Jean-Marie Le Pen n'en finit plus de faire entendre une voix dissonante après le drame de Charlie Hebdo. Le 9 janvier, dans son journal de bord hebdomadaire, le président d'honneur du Front national s'est désolidarisé du mouvement apolitique rassemblé sous la formule "Je suis Charlie". Lui revendique ne pas "défendre l'esprit anarcho-trotskiste" de l'hebdomadaire décimé, et dénonce des manifestations "orchestrées par toute la presse" :
"Eh bien moi, je suis désolé, je ne suis pas Charlie. Et autant je me sens touché par la mort de douze Français, douze compatriotes français dont je ne veux même pas savoir l'identité politique - encore que je la connaisse bien, qui soit celle d’ennemis du FN, qui en demandait la dissolution par pétition il n'y a pas tellement longtemps ... Mais je ne me sens pas du tout l'esprit de Charlie.
Je ne vais pas me battre pour défendre l'esprit de Charlie qui est un esprit anarcho-trotskiste parfaitement dissolvant de la moralité politique.
"
La veille déjà, contacté par le Huffington Post , Jean-Marie Le Pen s'amusait de ne pas être Charlie mais "Charlie Martel", du nom de Charles Martel qui, à Poitiers, a incarné la victoire des chrétiens sur les musulmans :
"Je déplore la disparition de douze Français. Mais je ne suis pas Charlie du tout, je suis Charlie Martel si vous voyez ce que je veux dire !
"
Une référence historique déjà faite par de nombreux internautes d'extrême droite depuis l'attentat, et notamment partagé par le compte de génération identitaire . Au Front national, l'ancien président des jeunes du FN, Julien Rochedy, l'avait également diffusé le 8 janvier :
#JeSuisCharlieMartel#CestPasPareilpic.twitter.com/xAsoEoKkaJ
— Julien Rochedy (@JLRochedy) 8 Janvier 2015
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