La présence du Front national à la manifestation prévue dimanche 11 janvier continue de faire polémique. Alors que François Hollande a affirmé le vendredi 9 janvier que "tous les citoyens doivent pouvoir venir", Marine le Pen a confirmé le même jour à la sortie de son entretien avec le chef de l'État, qu'elle ne se rendrait pas à la manifestation : "Je ne vais là où on ne veut pas de moi" a-t-elle affirmé, en cohérence avec les propos tenus par Florian Philippot le matin-même.
Face à la polémique, l'UMP avait réagi dès le 8 janvier, par la voix de Laurent Wauquiez, en qualifiant la position du parti "d'unanime" :
C'est une position unanime : il n'est pas acceptable que le Front national soit exclu pour une manifestation d'unité nationale. On ne pourrait pas comprendre que certains soient exclus.
Mais la position du parti ne paraît pas si claire, comme le rapporte Manuel Valls, dans des propos relayés par Libération (édition abonnée) du 10 janvier. Le Premier ministre donne d'abord son analyse sur la stratégie de Marine Le Pen :
Elle cherche à se victimiser. Soit elle n'est pas invitée et elle est victime. Soit elle vient et elle est sifflée mais elle se présente comme un parti comme les autres. Vous vous rendez compte le reproche qu'on nous ferait ?
Puis, "en aparté" comme le souligne le quotidien, Manuel Valls rapporte que l'UMP faisait "un principe" de l'absence du Front national dans les réunions visant à organiser le cortège, sachant pertinemment que le Parti socialiste avait déjà adopté cette position.
En attendant, alors même que les deux prises d'otages à Dammartin-en-Goële et à Porte de Vincennes était en cours, Jean-Marie Le Pen lançait un appel au vote à Marine Le Pen sur Twitter, se défendant a posteriori d'une quelconque récupération politique.
[Edit 16h45] Après la publication de cette information, des responsables UMP ont tenu à faire savoir au Lab que les affirmations de Manuel Valls étaient fausses et que leur parti n'avait jamais voulu exclure le Front national, dans une idée d'union nationale. C'est le cas de Valérie Debord, secrétaire nationale en charge de la famille, et de Sébastien Huyghe, porte-parole du parti :
.@leLab_E1 toute pers indiquant q l'#UMP a refusé la présence du FN est dans le mensonge éhonté l'union nationale ne tolère aucune exclusion
— Sébastien Huyghe ن (@SebastienHuyghe) 10 Janvier 2015.@leLab_E1 c'est parfaitement inexact
— Valérie Debord ن (@DebordValerie) 10 Janvier 2015