Manuel Valls appréciera. Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, l'affirme haut et fort: elle veut une "réforme des institutions". Dans un entretien à francetvinfo.fr, elle développe ses propositions, également présentes dans Contre la mort de la gauche, écrit avec Yann Galut, Valérie Rabault et Alexis Bachelay, autres députés socialistes. Interrogée d'abord sur le vote de confiance, celle qui "estime avoir une supériorité, en commission des Finances" affirme qu'elle votera pour la confiance au gouvernement Valls II:
Oui. En dépit des divergences que l’on peut avoir avec Manuel Valls, il faut que le gouvernement obtienne la confiance. La question qu’il nous pose est très simple : "Avez-vous envie que ce soit la gauche ou la droite qui gouverne ce pays ?" La réponse est tout aussi simple, pour n’importe quel député de la majorité : dire oui au gouvernement, c’est dire oui à la gauche.
Pour autant, Karine Berger n'est pas fan de la Vème République puisqu'elle entraîne "un immobilisme insupportable" selon elle et réclame donc une réforme institutionnelle:
La Ve République a été mise en place alors que l’idée même de démocratie était menacée. L’objectif consistait à stabiliser la République. Elle a été tellement stabilisée qu’elle entraîne aujourd’hui un immobilisme insupportable alors que tout le monde a soif de démocratie participative, tout le monde souhaite faire entendre sa voix. [...] Il faut réinventer un mécanisme démocratique qui permette à tout un chacun de se sentir représenté. Cela passe par une réforme des institutions.
Cette réforme semble déjà être prête puisque la députée propose, "avec d’autres députés", de multiples solutions avec notamment la disparition du poste de Premier ministre:
Je propose, avec d’autres députés, de supprimer la fonction de Premier ministre, d'enlever au président de la République le droit de dissolution, de renforcer le rôle des députés, notamment en leur donnant un droit de veto sur les nominations des ministres. Cela participera à un rééquilibrage nécessaire du pouvoir entre l’exécutif et le législatif. Et permettra de protéger davantage le président en renforçant la responsabilité politique du Parlement.
Une position qui rejoint en partie celle exprimée par Cécile Duflot le 9 septembre, notamment sur la protection du président de la République. Bien que cette dernière réclame une VIème République, elle affirmait que le président était "à la fois acteur et prisonnier de ce système de cette Vème République".