Le Parti Pirate, parti politique d’activistes défendant la protection des droits et libertés en ligne, et le Front national de Marine Le Pen, même combat. La société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD, défenseur du “droit d’auteur” à la française) dénonce, dans un billet de blog daté du 2 juin et signé de son directeur des affaires institutionnelles la "continuité étonnante", et même la "porosité idéologique" entre les deux partis politiques.
Guillaume Prieur, directeur des affaires institutionnelles et européennes de la SACD, écrit ainsi, lundi 2 juin, dans un billet de blog intitulé Troublantes similitudes :
"Apparaît entre les deux partis [le FN et le Parti Pirate, ndlr], un lien étrange et une continuité étonnante : les défenseurs acharnés de la liberté sur le Net rejoignent l’extrême-droite europhobe dans leurs propositions sur la politique numérique et le droit d’auteur.
"
Prenant pour exemples la position du FN sur l'extension de la redevance audiovisuelle aux ordinateurs et tablettes , la neutralité du net, Hadopi et Acta, Guillaume Prieur poursuit son surprenant parallèle:
"Plus qu’une convergence accidentelle, ces déclarations frontistes montrent une porosité idéologique avec les croisés du Net. Cette configuration, pour le moins surprenante, pousse à se demander si leur attachement aux grands principes les encouragera à rester éloignés d’un groupe extrême-droite.
"
Commentant son texte, le lobbyiste prend soin de préciser que, pour lui, "un électeur du Parti Pirate ne sera pas nécessairement un futur électeur du Front National". Mais il écrit aussi que "dès le dimanche soir des élections,les premières réactions de quelques geeks ne disaient pas autre chose : finalement, avec 24 députés [alors que le Parti Pirate a fait un score lilliputien , ndlr] , le FN pourra défendre de bonnes positions sur le numérique et le droit d’auteur" - des réactions que le Lab n’a pas, jusqu’à présent, repérées.
Les premiers combats du parti pirate en France, qui était présent pour la première fois dans des élections en 2012, sont nés sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avec les lois DADVSI et Hadopi.