BISCOTOS – Lui président – de la République, pas de l’UMP – il sera un gros dur face aux puissants. Interrogé ce mercredi 4 juin sur Europe 1, Xavier Bertrand, qui ambitionne de prendre l’Élysée en 2017, a donc répondu avec aplomb aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, désireux de savoir ce qu’il dirait, en tant que chef de l’État, aux Merkel, Poutine et Obama.
S’il affiche sans peine son ambition présidentielle, il entend aussi montrer ses muscles. Et c’est envers le président américain que l'ancien ministre du Travail se veut le plus offensif :
Nous sommes amis, alliés, nous leur devons beaucoup, mais que si on est amis, alliés, qu'on partage des valeurs communes, il faut se comporter en ami, en allié : je lui parlerais donc de l'affaire de la BNP. […] C'est une agression de la part des USA, pas seulement contre la BNP mais aussi contre la France et l'Europe.
Une "agression" à laquelle le député de l’Aisne et maire de Saint-Quentin a une réponse : l’attaque. "Il y a des négociations en cours, un traité transatlantique de libre-échange, nous avons la possibilité de demander au niveau européen sa suspension. Monsieur Obama tient beaucoup à ce traité. J'ai beaucoup de reproches à faire à ce traité depuis un an mais nous avons l'occasion de peser. Les Américains connaissent le rapport de force : il faut utiliser ce rapport de force", propose Xavier Bertrand.
Avec Angela Merkel, Xavier Bertrand est également volontaire. Lui qui n’est pas très fan de l’omnipotence du couple franco-allemand dans la construction européenne, prévient la chancelière :
Si le couple franco-allemand est important, il faut que nous acceptions des différences entre nous, notamment sur l'Europe de l'énergie. Surtout, je lui expliquerais que la BCE doit avoir de nouveaux statuts, une nouvelle politique.
Deux sujets de friction entre les deux rives du Rhin que Xavier Bertrand évoque à l’envi lorsqu’il s’agit de parler d’Europe.
Face à ceux avec qui le dialogue est *quelque peu* plus difficile, le député UMP bande aussi les muscles. C’est donc sans peur qu’il aborde – hypothétiquement – Vladimir Poutine, et le conseille :
Nous avons besoin de stabilité et de paix sur tout le contient et surtout aux frontières de l'UE : c'est indispensable, et c'est dans l'intérêt de tous, Russie comprise.
Les trois leaders sont prévenus, même Obama, bien qu'il quittera la Maison-Blanche en 2016 et que la prochaine élection présidentielle française n’aura lieu qu’en 2017.