"Le FN peut nous faire disparaître." "Oui, la gauche peut mourir." Manuel Valls, après la débâcle socialiste aux élections européennes en 2014, avait prévenu son camp, dramatisant l’enjeu d’unité au sein du PS et de la gauche. Des mises en garde qui ont énervé certains écologistes et certains frondeurs de Solférino qui estimaient que ce risque n’existe pas .
Aujourd’hui, le Premier ministre n’est plus le seul à imaginer ce scénario. Mais, aussi bien Jean-Luc Mélenchon que les écologistes ne pensent pas que "la gauche" peut mourir. Mais le PS, lui, oui, peut disparaître selon eux. Le 25 janvier, jour de la victoire d’Alexis Tsipras et de Syriza en Grèce, le leader du Front de gauche avait ainsi lancé :
"Mon sujet, ce n’est pas le PS. Son sort est réglé, c’est une affaire de temps. Il lui arrivera ce qui s’est passé en Amérique latine et ce qui arrive en Grèce. Manuel Valls contribue assez largement à le faire mourir. Oui il est en train de mourir et va mourir.
"
Un constat que partage une partie d’EELV, la sensibilité proche de Cécile Duflot, qui avait fait meeting commun avec Jean-Luc Mélenchon pour soutenir Syriza. Alors que le parti écolo partira aux départementales plus souvent aux côtés de la gauche de la gauche que du Parti socialiste, le chargé des élections à EELV et proche de l’ancienne ministre du Logement, David Cormand, assure au Monde daté du 15 février :
"Les socialistes ne nous calculent pas. Il faut voir sur le temps long : le PS, c’est le Pasok.
"
Une référence explicite au Parti socialiste grec, proche du PS français et membre de l’internationale socialiste, qui a connu un très rapide déclin jusqu’au dernier scrutin qui a vu la victoire de Syriza. Une alliance de la gauche radicale que certains aimeraient reproduire dans l’hexagone.