Le Parti de gauche rejette l’invitation à discuter du PS

Publié à 16h32, le 31 mars 2015 , Modifié à 08h36, le 01 avril 2015

Le Parti de gauche rejette l’invitation à discuter du PS
Jean-Luc Mélenchon et Eric Coquerel © PIERRE ANDRIEU / AFP

Au lendemain de la déroute du PS aux départementales, Jean-Christophe Cambadélis s’est fait fort d’inviter tous les partis de gauche à la table des discussions. Objectif : refaire l’unité, dans la perspective des prochaines élections. Si les écolos ont répondu présents  dès lundi, sans surprise, c’est un niet ferme du côté du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

Dans une lettre au patron de Solférino mise en ligne ce mardi 31 mars, le coordinateur du Parti de gauche (PG) expose les raisons de ce refus. Eric Coquerel ironise d’abord sur la "désinvolture" de la sollicitation socialiste, "un mail de trois lignes" rédigé à la "dernière minute" par le directeur adjoint de cabinet de Jean-Christophe Cambadélis.

Voici la retranscription du mail en question, qui a effectivement tout de l'invitation de principe :

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Bonsoir Eric,



Comme tu le sais, le Premier secrétaire a lancé des consultations avec nos partenaires de gauche ce matin, en recevant les responsables d'EELV. Nous sommes aussi disponibles si vous souhaitez nous rencontrer. Amitiés.

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Autre reproche justifiant la fin de non-recevoir du PG, les appels au vote utile de la majorité pendant les départementales, au prétexte de la menace FN (coucou Manuel Valls). Un moyen de bâillonner la gauche de la gauche et ses critiques contre la politique gouvernementale, accuse en substance Eric Coquerel. À l’instar de Jean-Luc Mélenchon, son bras-droit ne voit que "déni démocratique" dans la mise en avant du "tripartisme" (gauche, droite, FN) par le PS.

Surtout, le Parti de gauche conteste avec toujours autant de vigueur les orientations économiques de l’exécutif, dont Manuel Valls a souligné à plusieurs reprises qu’elles ne changeraient pas quelle que soit l'issue du scrutin. Projet de loi Macron 2, réduction des dépenses publiques, mesures "anti-écologiques", autant de motifs de ne pas venir prendre le thé à Solférino pour ceux qui prônent au contraire une politique de relance par la consommation et l’investissement.

L’auteur conclut son réquisitoire par une formule un rien narquoise, quoique sans illusions :

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Si le Parti socialiste venait, à l’avenir, à proposer une alternative au pays contestant l’actuelle politique gouvernementale faite d’austérité, de politique de l’offre, de productivisme, de soumission à Mme Merkel et à M. Juncker et de maintien de la 5e République, nous serions évidemment prêts à vous rencontrer.

"

>> À relire : Besancenot prend Mélenchon au mot et l'attend à un meeting anti-austérité

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