Jusqu’à peu, François Fillon avait l’image de l’homme de la droite modérée, du gaulliste social, loin de ceux qui envisagent un rapprochement avec le FN. Une image endommagée lorsqu’il a déclaré, en septembre 2013, qu’entre le PS et le FN, il fallait voter "pour le moins sectaire". Depuis, l’ancien Premier ministre patauge pour se défaire de cette épine.
Soutien de François Fillon, le député UMP Pierre Lellouche est revenu, à l’occasion d’un petit-déjeuner débat organisé par l’association Sorbonne Communication, le vendredi 13 juin, sur cette sortie fracassante. Pour cet élu filloniste de Paris, il n’y a aucun doute à avoir sur la positionnement de François Fillon face au FN.
"François Fillon n’a jamais fait de geste à l’égard du FN", affirme Pierre Lellouche. Qui ajoute, avec affection, que c'est par fierté que l'homme politique n'est pas revenu sur une déclaration qui ne lui ressemblait pas :
Mais le Sarthois est fier. Il est fier et n’a jamais voulu revenir sur sa phrase. Ce que j’aurais fait naturellement.
Proche de François Fillon, Roselyne Bachelot n’avait pas apprécié cette saillie filloniste, lui recommandant alors de se "ressaisir". François Hollande aussi avait réagi à cette attaque en règle contre le concept de Front républicain, rappelant au locataire de Matignon sous la présidence de Nicolas Sarkozy qu’il avait appelé, lui, à voter pour Jacques Chirac en 2002.