Au lendemain des élections municipales et de la claque reçue par la gauche, François Hollande a eu une idée fulgurante : il fallait immédiatement changer de gouvernement. Exit Jean-Marc Ayrault, le temps de Manuel Valls à Matignon débutait, charriant avec lui de nouvelles têtes et en coupant d’anciennes.
L’une des victimes de ce changement de gouvernement fut Philippe Martin. Troisième ministre de l’Écologie de Jean-Marc Ayrault, après Nicole Bricq et Delphine Batho, il a appris la nouvelle alors qu’il était rue du Bac, non loin de son ministère… des roses à la main.
Le clin d’œil socialiste n’a pas suffi, comme Philippe Martin le raconte ce lundi 18 août à L’Opinion. Longtemps, il a cru qu’il ferait partie des ministres sauvés. Et puis Ségolène Royal est revenue.
Le matin du mercredi 2 avril, Philippe Martin comprend qu’il ne sera pas reconduit. Il quitte alors le ministère pour acheter des fleurs à ses secrétaires. Sur le chemin du retour, son téléphone sonne. À l’autre bout du fil, le néo-Premier ministre Manuel Valls. Philippe Martin se souvient :
Je suis sur ce trottoir, j’ai une brassée de roses dans les bras. Je ne savais pas, mais je me doutais. Mais il y a aussi ces quelques secondes d’attente où tu imagines que le Premier ministre peut te dire : 'Philippe, tu continues…' Mais j’ai très vite compris à la tonalité de sa voix qu’il n’avait pas quelque chose de sympa à m’annoncer.
Manuel Valls lui explique, rapporte L’Opinion, qu’"à partir du moment où Ségolène entre dans le dispositif", il ne peut pas lui proposer de poursuivre là où il est. Le Premier ministre propose à Philippe Martin un futur poste de secrétaire d’État. Ce dernier refuse. Fin de la discussion.
Philippe Martin reprend :
J’étais là avec mon bouquet de fleurs et je me dis : 'Putain t’es plus ministre !'
Plus tard, François Hollande le recevra et lui donnera la même explication que Manuel Valls concernant son remplacement : "Tu comprends, c’est Ségolène !"
Philippe Martin est donc redevenu député. Et pas n’importe lequel puisque lié aux fameux "frondeurs".