MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales de ce 21 décembre, Pierre Moscovici dans BFM Politique, Jean-Vincent Placé dans Le Grand Jury et Najat Vallaud-Belkacem dans Tous politiques. Comme chaque dimanche, le Lab vous en livre ses morceaux choisis.
>> Pierre Moscovici dans BFM Politique
#POINT SOUTIEN
A noter, Pierre Moscovici est venu avec Nicole Bricq, installée au premier plan derrière lui, à sa droite. Elle n'est cependant restée que durant la première heure de l'émission. Celle qui est restée ministre du Commerce extérieur jusqu'en mars 2014 est désormais sénatrice de Seine-et-Marne.
A sa gauche, on voit Dominique Baert, député socialiste vice-président de la commission des finances.
Légèrement hors-champ, à droite de Nicole Bricq, on peut aussi voir le député PS Dominique Lefebvre, autre vice-président de la commission des finances.
#TRAVAIL LE DIMANCHE
Quitter le gouvernement français et devenir commissaire européen oblige, certes, à une forme de réserve. Mais il permet aussi de pousser quelques cris du cœur. C'est ce qui semble se passer avec Pierre Moscovici lorsque la question du travail dominical est abordée. "Je me dis que la vie politique française me manque peu", réagit-il en premier lieu avant de plaider pour l'ouverture des magasins certains dimanches.
"Ce n'est pas un débat de civilisation !", martèle-t-il, là où certains comme Martine Aubry pensent l'exact inverse :
"Mais, enfin ! L’idée de savoir si c’est un débat de civilisation, de savoir si c’est 5, 8 ou 10 [dimanches travaillés, ndlr] … non, non ! La seule question qui doit être posée c’est "est-ce que ça marche ?" (...) Je dis pas qu’il faut ouvrir tout le temps, je dis qu’il faut tenir compte des différents paramètres d’une économie pour faire en sorte qu’on puisse consommer, investir, bouger. (...)
Non, ce n’est pas un débat de civilisation ! Non, ce n’est pas une querelle idéologique ! Non, ce n’est pas un marqueur puissant. Si on considère que le travail le dimanche est une exception et qu’il y a des contreparties.
Ça ne devrait pas être une controverse comme ça, qui fait bouger toute la gauche, c’est pas le marqueur suprême ... pas pour moi en tout cas.
"
#MESSAGE AUX SOCIALISTES
Il feint de ne pas vouloir commenter ... et finalement si. Pierre Moscovici s'agace de la réaction de certains socialistes à propos de son voyage en Grèce, à la veille de la présidentielle, auprès du Premier ministre conservateur. Il se lance alors dans une petite leçon à destination de ses "amis socialistes", arguant que de tels déplacements font partie de son "boulot" et faisant remarquer que le gouvernement est dirigé par une coalition mêlant droite et gauche :
"Je veux dire un mot quand même à mes amis socialistes. Je sais qu'il y a un Congrès cette année, et que ça peut aider les uns et les autres à se positionner, mais il faut qu'ils sachent ce qu'est l'Europe et le rôle d'un commissaire européen. (...) Franchement, ils ont dit n'importe quoi, car ensuite, allant à Athènes, je me suis gardé de tout immixtion dans la vie politique grecque.
Ils m'ont prêté des prises de position que je n'ai pas eues, je travaille avec le gouvernement grec légitime quel qu'il soit. (...) Ils ne sont pas non plus toujours bien informés : ceux qui soutiennent le parti Syriza, c'est Jean-Luc Mélenchon, c'est pas le PS. Le parti membre du Parti socialiste européen il s'appelle le Pasoc et il est au gouvernement."
>> Najat Vallaud-Belkacem dans Tous politiques
(Image AFP)
#RYTHMES SCOLAIRES
Quelques semaines d’adaptation puis tout va mieux. Najat Vallaud-Belkacem explique que, selon les remontées des 4.000 communes qui ont adopté la réforme des rythmes scolaires dès 2013, les "trois premières semaines" sont effectivement plus fatigantes. Mais que les suivantes offrent de meilleurs résultats dans la vitesse d'apprentissage. Elle prend en exemple celui de la lecture en CP:
"Ce qui nous revient c’est qu’au début de la rentrée scolaire, c’est effectivement fatiguant pour les enfants et leurs parents, parce qu’il y a une adaptation à avoir à ces nouveaux rythmes.
Mais ce qui remonte, c’est qu’au bout de trois semaines, quand les organisations se trouvent, quand chacun apprend à connaitre les uns et les uns, en réalité, les enfants sont en avance dans leurs apprentissages. Preuve qu’étaler le temps d’apprentissage, c’est utile.
Par exemple, en matière d’apprentissage de la lecture en CP, on voit que les enfants gagnent par rapport aux années précédentes deux à trois semaines dans l’apprentissage de la lecture.
"
>> Jean-Vincent Placé dans Le Grand jury
#RÉGIONALES
L'Elysée et Matignon ont démenti toute volonté d'avancer les élections régionales à octobre au lieu de décembre, mais Jean-Vincent Placé, lui, y est très favorable. Le sénateur écolo estime particulièrement dommage de court-circuiter la grande conférence sur le climat, qui doit se tenir entre le 30 novembre et le 13 décembre en France, avec cette échéance électorale :
"C’est une proposition que moi je fais depuis six mois. Avant la conférence sur le climat ou après, mais pas pendant. Je pense que c’est un peu compliqué de faire une conférence sur le climat (…), c’est un peu malheureux d’avoir les élections régionales au même moment.
"
#ALLIANCES
Jean-Vincent Placé n'est pas de ceux qui, chez les écologistes, boudent des alliances, notamment locales, avec les socialistes. Il met en garde ses "amis" ce dimanche contre "l'antisocialisme" qui consisterait à refuser de s'allier aux départementales ou aux régionales uniquement parce que des crispations peuvent exister à l'échelle nationale :
"Le mode de scrutin nécessite des alliances. (...) Il faut juger au cas par cas, sur des dossiers de fond et pas seulement parce que nous aurions des problèmes au niveau national. Mes amis sont en peu dans une contradiction en disant "si la politique nationale n’est pas bonne je ne fais pas d’accord au niveau du département". Ça n’a pas beaucoup de sens.
"
Le sénateur de l'Essonne prend pour exemple son département dans lequel il souhaite s'allier avec le socialiste Jérôme Guedj, qui a "un bilan remarquable". Dans le JDD , le responsable des élections à EELV, David Cormand, a expliqué que le PS était "un répulsif", envisageant des alliances écolos-Front de gauche. S'il partage certains combats avec Jean-Luc Mélenchon "ou les frondeurs", Jean-Vincent Placé veut tout de même souligner ce dimanche qu'ils "ne parlent pas d'écologie".
Au niveau national, le sénateur note également :
"Depuis que nous sommes sortis du gouvernement, je trouve qu'il y a une petite dérive à toujours tout contester, à toujours s'opposer.
"
Jean-Vincent Placé a également posé ses conditions pour un éventuel retour des écologiques au gouvernement. C'est à lire par ici .
#ZEMMOUR
Jean-Vincent Placé présente un point de vue nuancé sur l'éviction d'Eric Zemmour par iTELE, comprenant que la chaine ait une "ligne éditoriale" et se demandant à la fois si la liberté d'expression ne doit pas primer :
"Mon premier réflexe serait de me dire, comme Daniel Cohn-Bendit, en substance, qu’il est interdit d’interdire. Après, c’est comme pour Dieudonné, il faut éviter les phrases de trop dans une dérive qui entraîne vers l’extrême-droite.
"
Surtout, il estime que l'auteur du Suicide français est "emporté dans la caricature de son personnage" :
"Pour l’avoir fréquenté dans pas mal d’émissions, je trouve qu’il est dans une dérive incroyable. A un moment il est dans une telle dynamique du succès (…) qu’on entretient un phénomène qui échappe aux émissions concernées. Je pense que ça lui échappe à lui-même. Il est emporté par la caricature de son personnage.
"