DIPLOMATIE PARALLÈLE - Sans surprise, la majorité fait son miel de la dernière conférence rémunérée de Nicolas Sarkozy dans le Golfe, révélée ce jeudi 5 février par le journal Marianne. Une escapade d’autant plus déroutante qu’elle s’est tenue lundi, le jour où l’UMP débattait fiévreusement de l’attitude à adopter vis-à-vis du FN pour le deuxième tour de la législative partielle dans le Doubs. Mais Sébastien Huyghe, lui, ne voit pas où est le problème.
Questionné ce jeudi sur le plateau d’Europe 1 Midi sur les questions éthiques que soulèvent ces conférences à répétition, le porte-parole de l’UMP a pris en exemple ces "anciens chefs d'Etat américains ou anglais" qui font de même (à ceci près que Bill Clinton et Tony Blair, puisqu'il s'agit d'eux, ont quitté la politique active pour de bon). Mais Sébastien Huyghe a aussi eu recours à un argument plus inattendu. Voyez plutôt :
"Nicolas Sarkozy est président de l’UMP et quand il va à l’étranger, il porte quelque part la voix de la France et nous sommes très fiers que finalement, l’action diplomatique de Nicolas Sarkozy est par ce biais reconnue.
"
L’ex-chef de l’Etat , ambassadeur et défenseur des intérêts du pays à l’international ? Ou comment concilier de manière très acrobatique ce qui a toutes les apparences d'un mélange des intérêts publics et privés.
Une ligne de défense que Sébastien Huygues avait déjà esquissée le matin même lors du point presse de l'UMP au siège parisien de la rue de Vaugirard. Sans aller jusqu'à dire que l'ex-président œuvrait là pour le bien de la France, le député du Nord s'était "réjoui que Nicolas Sarkozy soit demandé à l'étranger".
Un peu plus tard dans la journée de jeudi, sur France Info, le même a cru bon de préciser que le déplacement de Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi était "prévu de longue date". Manière de désamorcer les critiques de ceux qui reprochent au chef de l'opposition d'avoir abandonné le navire UMP au moment où le parti se débattait pour définir une position collective face au FN.
Contacté jeudi en début de soirée par Le Lab, Sébastien Huyghe a (un peu) nuancé son propos. "Bien sûr, Nicolas Sarkozy ne porte pas la voix officielle de la France, mais sa parole est celle d'un homme qui a exercé les plus grandes responsabilités. C'est le sens de ce que j'ai déclaré", a-t-il expliqué. Et d'admettre une petite erreur de langage :
"J'aurai peut-être dû dire : il porte UNE voix de la France.
"
[Edit 16h49] - Ajout du commentaire de Sébastien Huyghe sur France Info.
[Edit 18h13] - Ajout du commentaire de Sébastien Huyghe auprès du Lab.