Le rififi continue au Parti radical, sur fond de guérilla entre Rama Yade et Laurent Hénart

Publié à 19h16, le 13 mars 2015 , Modifié à 23h48, le 15 mars 2015

Le rififi continue au Parti radical, sur fond de guérilla entre Rama Yade et Laurent Hénart
Rama Yade et Laurent Hénart © BERTRAND GUAY / AFP

Les choses ne s’arrangent pas au Parti radical valoisien. Le plus vieux mouvement politique français, dont l’élection de son chef est contestée devant les tribunaux par Rama Yade, rivale malheureuse de Laurent Hénart en juin 2014, est désormais sous la menace de poursuites devant les prud’hommes dans la même affaire.

Petit retour en arrière : le 18 février, le site du Point révèle qu’une secrétaire chargée des adhésions au Parti radical, Karine D., a dénoncé devant la justice de "graves irrégularités" lors de l’élection interne opposant Laurent Hénart et Rama Yade pour la succession de Jean-Louis Borloo à la présidence de la formation centriste. De l’eau au moulin de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui accuse le maire de Nancy devant les tribunaux d’avoir bénéficié de votes d’adhérents bidons.

Mi-janvier, quelques jours après le témoignage de Karine D., celle-ci est licenciée par le Parti radical. Le prix à payer pour avoir remis en cause la régularité du scrutin de juin 2014 ? Dans le camp de Rama Yade, cela ne fait aucun doute.

Quelques semaines plus tard, c’est la riposte. Dans une lettre à la secrétaire générale du Parti radical datée du lundi 9 mars, que le Lab a pu consulter, l’avocate de Karine D. conteste le licenciement de sa cliente et menace le parti centriste d’une action aux prud’hommes faute d’un règlement à l’amiable. Pour le conseil de Karine D., l’ex-permanente est clairement victime d’un règlement de comptes politique. Elle écrit :

 

Il (son renvoi, NDLR) ne vise en réalité qu’à sanctionner Madame D. pour avoir témoigné dans la procédure judiciaire introduite par madame Rama Yade en annulation des élections du Parti radical.

Une assertion fermement contestée place de Valois, au siège parisien du parti. Pour Grégory Berkovicz, vice-président délégué aux affaires juridiques, ce n’est pas le témoignage de Karine D. qui a provoqué son licenciement, mais l’inverse : la jeune femme aurait témoigné pour se venger de sa hiérarchie, avec qui les rapports se seraient envenimés. Et Grégory Berkovicz de dépeindre Karine D. comme "une victime" des manipulations de Rama Yade :

 

Rama est une personne convaincante, charismatique, une ancienne secrétaire d’Etat, on voit à la télé. À la place de Karine D., j’aurai sans doute moi-même été un peu ébranlé.

Ses accusations d’irrégularités dans le scrutin ? Des erreurs d’appréciation "dues au climat conflictuel de la campagne", évacue encore le juriste.

Après deux reports, les juges devraient rendre leur décision dans l’affaire Yade-Hénart le 31 mars.

Du rab sur le Lab

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