Notre éditorialiste Olivier Duhamel analyse les résultats de l’élection législative partielle dans le Doubs. De ce premier tour du 1er février, on peut tirer quatre leçons et une question.
>> La force du Front national
Les résultats d’une élection doivent se comparer avec deux autres scrutins : le précédent de même nature, le plus récent. Par rapport aux législatives de 2012, le Front national est le seul à progresser en pourcentage, gagnant neuf points comme le relève Delphine Legouté. Sa candidate, Sophie Montel, une sorte de Marine Le Pen comtoise, arrive largement en tête, avec près de 33% des suffrages exprimés.
Cela dit, par rapport aux Européennes, auxquelles le FN aime à se référer, elle subit un léger recul.
>> Un effet 11 janvier pour le PS
Certes, l’ex-suppléant de Pierre Moscovici recule beaucoup par rapport aux législatives de 2012 : le PS passe de 41% à 29%. Mais par rapport aux Européennes calamiteuses de l’an dernier, il bénéficie d’une vraie remontée : + 14 points. Du coup, le voici qualifié pour le second tour, contre les pronostics de la plupart des observateurs.
>> Pas d’effet Syriza
Hormis le socialiste, la gauche présentait quatre candidats. Ils sont en recul. Le Front de gauche, qui se veut le Syriza français, n’attire pas d’électeurs. N’est pas Podemos qui veut.
>> L’UMP éliminée
C’est évidemment le résultat le plus spectaculaire, celui mis en avant ce lundi matin dans tous les médias. La faiblesse de la participation (40%) empêche son candidat de passer la barre des 12,5% des inscrits et ne lui permet donc pas de se maintenir au second tour. Avec cette treizième élection législative partielle depuis 2012, c’est la première fois que l’UMP se trouve ainsi écartée. D’aucuns soulignent déjà qu’il s’agit aussi d’un échec pour Nicolas Sarkozy, le nouveau président du parti – même s’il eut la prudence de ne pas tenir de réunion dans la circonscription.
>> L’inconnue du second tour
La candidate du FN dispose d’une nette avance. De surcroît, Sarkozy devrait maintenir l’UMP sur sa ligne du ni-ni. Mais le candidat socialiste bénéficie déjà du soutien des écologistes et des centristes. Et si le FN ne recueillait les suffrages que d’une moitié des électeurs UMP du premier tour, cela ne suffirait pas. Auquel cas, le ni-ni au sommet de l’UMP serait compensé par un Front républicain de fait à la base.