Les députés PS "frondeurs" veulent désormais être majoritaires dans la majorité pour "réorienter" la politique du gouvernement

Publié à 17h51, le 31 mai 2014 , Modifié à 17h51, le 31 mai 2014

Les députés PS "frondeurs" veulent désormais être majoritaires dans la majorité pour "réorienter" la politique du gouvernement
Laurent Baumel et Christian Paul. © Maxppp.

Ils s’organisent. En plus de leur réunion "de groupe", les députés PS dits "frondeurs" ont désormais leur site internet : appeldes100.fr. Mais ne comptez pas sur eux pour entrer dans l'opposition de gauche aux côtés de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche. "Ce n’est ni un scission ni une opposition interne", tente de rassurer l’un de leurs leaders, le député de la Nièvre Christian Paul, interrogé par Sud Ouest ce samedi 31 mai alors que certains d'entre eux ont profité de la débâcle du PS aux Européennes pour demander "un changement de politique".

Ces députés du groupe socialiste ne souhaitent pas en partir.

Considérant que la victoire du FN aux Européennes est "un moment exceptionnel" - au sens propre du terme - et "sans précédent" sous un gouvernement de gauche, ce proche de Martine Aubry livre l’objectif que se sont désormais fixés ces élus socialistes qui refusent ce qu’ils considèrent comme étant une politique d’austérité.

Aussi veulent-ils être majoritaires dans la majorité, alors qu’ils représentent à ce jour environ un tiers du groupe PS à l’Assemblée nationale :

Notre objectif, c'est d'être majoritaire dans notre groupe, et à court terme de réorienter la politique.

Très critiques envers la 5e République et "le fait du prince", ces députés veulent, depuis le début de leur "rébellion", "un nouveau contrat de majorité" qui redonne une plus grande latitude aux parlementaires face à l’exécutif.

"Les gouvernements de la Ve République ont toujours considéré que la majorité était solidaire sans condition, aujourd'hui nous sommes solidaires mais nous posons des conditions", ajoute encore Christian Paul.

Après avoir été menacés de sanctions, ces députés, qui évoquent l'hypothèse d'une primaire à gauche pour 2017, sont désormais pris au sérieux par les ténors de la majorité. Interrogé à leur sujet, Claude Bartolone a ainsi déclaré cette semaine qu’il ne les appelait pas "frondeurs", mais "députés socialistes". 

Du rab sur le Lab

PlusPlus