Les députés communistes tentent, en vain, de déposer leur propre motion de censure du gouvernement

Publié à 17h49, le 18 février 2015 , Modifié à 09h29, le 19 février 2015

Les députés communistes tentent, en vain, de déposer leur propre motion de censure du gouvernement
Les députés Marie-George Buffet, Nicolas Sansu et André Chassaigne © FRED DUFOUR / AFP

Une motion de censure "de gauche", c’est possible. Ou pas. Trois parlementaires communistes et une ex-écologiste ont tenté de constituer leur propre texte de défiance à l’égard du gouvernement ce mercredi 18 février, en marge de celui déposé par l'opposition UMP-UDI. Sans succès.

Au beau milieu de l’après-midi, André Chassaigne, Marie-Georges Buffet, Jacqueline Fraysse (du Front de gauche) et Isabelle Attard (Nouvelle Donne) ont envoyé un mail à quelques deux cent députés de la gauche de l’hémicycle pour les convaincre de se rallier à leur motion de censure après la décision du gouvernement de recourir à l’article 49.3.

Dans ce texte, les auteurs ne restreignent pas leurs critiques à la loi Macron et au contournement du Parlement. C’est toute l’action de l’exécutif, jugée trop libérale, qui est visée :

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Au-delà de cette méthode d’une brutalité inattendue, il est temps que le gouvernement accepte un débat de fond sur sa politique économique et sociale.

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Ci-dessous, le document envoyé aux élus, socialistes et écologistes pour la plupart (cliquez pour agrandir) :



La démarche n'a pas convaincu puisqu'un seul député lui a apporté son soutien : Nicolas Sansu, par ailleurs étiqueté Front de gauche. Avec seulement cinq signatures, le petit groupe était loin du seuil requis pour enclencher la procédure de défiance (58 voix de parlementaires).

De quoi accréditer l'idée qu'il s'agissait d'une entreprise avant tout symbolique : un renfort de députés PS frondeurs était hautement improbable, ces derniers ne souhaitant pas aller jusqu'à faire tomber le gouvernement Valls.

Le quatuor a-t-il cherché ainsi à déminer les accusations d'alliance avec la droite ? Mardi, le groupe "Gauche démocratique et républicaine" de l'Assemblée nationale (une quinzaine d'élus, essentiellement communistes) avait annoncé qu'il voterait la motion de censure présentée par l'UMP. S'attirant les reproches des socialistes et une réaction grinçante de Jean-Luc Mélenchon, co-fondateur du Front de gauche :

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Il n'y a aucune chance que cette motion de censure passe. Donc qu'est-ce qu'on va se fourrer avec la droite dans une aventure pareille ?

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L'argument a manifestement porté, puisque plusieurs parlementaires du groupe GDR ont fait savoir mardi que le vote de la motion UMP, ce serait sans eux.

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