Les influences anglo-saxonnes de la nouvelle affiche de Debout la France, le parti gaulliste de Nicolas Dupont-Aignan

Publié à 13h05, le 22 décembre 2014 , Modifié à 16h50, le 23 décembre 2014

Les influences anglo-saxonnes de la nouvelle affiche de Debout la France, le parti gaulliste de Nicolas Dupont-Aignan
Montage Le Lab © L'Oncle Sam, Marianne et Lord Kitchener

Dupont-Aignan wants you – Debout la France (ex-Debout la République) a présenté sa dernière affiche destinée à attirer de nouveaux adhérents dimanche 22 décembre sur Twitter. Une Marianne coiffée d’un bonnet phrygien, la trame violette du parti souverainiste, couleur issue du mélange du bleu (la droite) et du rouge (la gauche)... jusqu’ici, rien que de très inattendu pour la formation présidée par Nicolas Dupont-Aignan. Tous les codes visuels censés symboliser l’héritage gaulliste sont là : République, refus du régime des partis, etc.


Sauf qu’à y regarder de plus près, le tract de "DLF" n’est pas exempt d’inspirations anglo-saxonnes. Paradoxal ? Pour le moins. Car aux yeux des souverainistes de droite, États-Unis et Grande-Bretagne font figure d’anti-modèle politique, voire de repoussoir libéral absolu.

La posture de Marianne, doigt pointé vers le spectateur, évoque immanquablement la célèbre affiche de propagande américaine créée par James Montgomery Flagg en 1917. Diffusée massivement pour recruter des volontaires lors de la Première et de la Seconde guerre mondiale, elle représente l’Oncle Sam interpellant les badauds avec ces mots : "I want you for the U.S. Army".


Les Américains s’étaient d’ailleurs eux-mêmes inspiré du très populaire poster de Lord Kitchener, placardé en Grande-Bretagne dès 1914 pour attirer des recrues.


Mais les références étrangères ne s’arrêtent pas là.  Comme l’a noté avec sarcasme un cadre du Rassemblement bleu Marine (collectif lié au FN) dans un tweet repéré par le Scan, la cocarde agrafée au bonnet de Marianne est en fait une cocarde… britannique. Le code couleur a été inversé : rouge-blanc-bleu, au lieu de bleu-blanc-rouge.

"Du rouge sur du rouge, ça ne donne pas bien", a rétorqué un militant de Debout la France sur Twitter, invoquant une "considération graphique". Mais l’entourage de Nicolas Dupont-Aignan a aussi fait appel à l’Histoire, selon le Scan :

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C’est bien une cocarde française. Elle a été utilisée pendant la Révolution.

"

Le parti souverainiste marque là un point contre le Front national, qu’il prétend concurrencer sur les thèmes du patriotisme et du rejet de l'euro : si les couleurs de la cocarde actuelle sont agencées dans l’ordre bleu-blanc-rouge, l’inverse était manifestement possible à l’époque révolutionnaire. Témoin, cette gravure d’époque de Louis XVI coiffé du bonnet phrygien.


Un partout, balle au centre ? Entre les souverainistes gaullistes et les souverainistes frontistes, pas sûr que ce soit la dernière bataille de chiffonniers.

Du rab sur le Lab

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