Contrairement au FN, Nicolas Dupont-Aignan "n'empruntera jamais dans une banque étrangère"

Publié à 09h03, le 19 décembre 2014 , Modifié à 09h49, le 19 décembre 2014

Contrairement au FN, Nicolas Dupont-Aignan "n'empruntera jamais dans une banque étrangère"
Nicolas Dupont-Aignan © REUTERS/Charles Platiau

DIFFÉRENT - Il fait partie des "souverainistes" qui entrent dans la majorité rêvée du Front national, cette "grande alliance patriote" imaginée par Marine Le Pen. Mais au petit jeu du patriotisme, Nicolas Dupont-Aignan se fait fort de rappeler que, contrairement au FN, lui "n'empruntera jamais" d'argent à "une banque étrangère".

Sur RTL vendredi 19 décembre, le président de Debout la France s'est défendu de toute "critique" envers le parti frontiste : "Ça ne m'intéresse pas". Il a cependant rappelé que pour lui aussi, trouver des financements a été "extrêmement difficile". Et que ce n'est pas pour autant qu'il a cherché des financements hors de France, expliquant qu'il s'agit d'une question d'indépendance politique :

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Je n'emprunterai jamais dans une banque étrangère [...] parce que j'estime qu'un parti politique ne peut pas être sous influence, et surtout avec le discours que je porte de défense des intérêts de notre pays, d'une banque étrangère.

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La "défense des intérêts de notre pays", incompatible avec l'emprunt russe contracté par la formation de Marine Le Pen ? L'ancien candidat à l'élection présidentielle concède que "chacun fait comme il peut" mais "[s'y] refuse" à titre personnel. "Ça a été très difficile aux européennes, heureusement qu'une banque nous a prêté in extremis", a-t-il expliqué. Une banque "française", évidemment. Car il le répète : "J'estime qu'on ne peut pas emprunter à l'étranger quand on est un parti politique".

Le Front national appréciera, lui qui revendique son étiquette de "parti des patriotes". Le véritable amour du pays se trouverait-il exclusivement au sein du FN ? Au moment de proposer à Fatima Allaoui, brièvement secrétaire nationale de l'UMP, de rejoindre le FN, Florian Philippot expliquait en tous cas que Nicolas Sarkozy était "allergique aux patriotes". Le parti d'extrême droite oppose par ailleurs systématiquement les "patriotes" aux partis "mondialistes" que sont les formations de gouvernement.

"En revanche, il y a un problème, c'est que les banques ne prêtent plus aux partis politiques depuis l'affaire Bygmalion", affirme encore Nicolas Dupont-Aignan, qui formule ses idées pour y remédier :

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J'ai déposé une proposition de loi pour qu'il y ait une garantie quand on bénéficie d'un financement public - comme mon parti, comme le Front national et d'autres - pour qu'il y ait au moins une avance de ce financement public par la Banque de France ou la Banque postale, pour que justement les partis politiques n'aillent pas chercher de l'argent ailleurs.



[...] Il faut que la démocratie puisse fonctionner dans notre pays.

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Marine Le Pen argue, pour sa part, que l'origine de la défiance à l'égard de son parti se trouve dans "les liens entre les banques françaises et le gouvernement français", liens qui "empêchent de prêter au Front national". Et se défend de toute "dépendance" vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, puisque la banque qui lui a accordé ce prêt de 9 millions d'euros "n'est pas une banque d'État". 

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