LES LEÇONS DE L'HISTOIRE - Comme vous le savez, Manuel Valls est un admirateur de Georges Clemenceau. Pour sa fermeté, pour ses traits d'esprit et aussi parce que, comme lui, il était "un rebelle qui gouverne". Mais "le Tigre" n'est pas la seule référence du Premier ministre. Parmi les personnalités qu'il regarde avec déférence, il y a également Léon Blum ou Pierre Mendès-France... et désormais Charles Quint.
C'est ce que révèle l'ancien ministre de l'Intérieur dans une interview au magazine Citizen K. Pourquoi donc cette référence qui le "guide pour réfléchir" ? Pas seulement parce que la figure de l'empereur le "ramène à [ses] origines espagnoles" :
- Manuel Valls : Non parce qu'il était empereur, mais parce que son règne correspond à un moment de basculement entre le monde ancien et le monde moderne. Et puis surtout parce qu'il s'est retiré du pouvoir.
- Citizen K : Pourquoi ce petit sourire ?
- Manuel Valls : C'est votre sourire qui m'y invite. Il s'est retiré du pouvoir, ce qui était rarissime. À l'époque, un monarque ne se retirait du pouvoir que lorsqu'il mourrait. Il faut voir où il a fini sa vie, retiré du monde, au monastère de Yuste en Estrémadure (Espagne, ndlr).
On n'ose penser qu'il s'agit là de ses espoirs concernant François Hollande. Entre les deux hommes, le jeu des références symboliques n'est en tous cas pas nouveau. Le 22 octobre, tout en remettant à son Premier ministre la grand-croix de l'ordre national du Mérite devant le gouvernement et la presse, le chef de l'État avait ainsi *gentiment* rabroué le "rebelle" de Matignon :
Si vous avez choisi Clemenceau c'est parce que... je connais bien son parcours, un parcours très long, ce qui vous laisse grand espoir. Il n'est pas devenu président de la République, mais on peut réussir aussi son existence sans être président de la République.
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