Comme le veut la tradition, le Premier ministre Manuel Valls a été décoré ce mercredi 22 octobre de la grand-croix de l'ordre national du Mérite. Une décoration effectuée par François Hollande en personne, à l'Elysée. Et, à l'opposé de la cérémonie discrète accordée à Jean-Marc Ayrault, le président de la République a invité pour son deuxième Premier ministre tout le monde, c'est-à-dire la famille, le gouvernement et la presse.
Comme on pouvait s'y attendre en ces moments de tumulte dans la majorité gouvernementale, il a également sorti les petites blagues. Il a fait notamment référence à une des figures revendiquées par Manuel Valls : Georges Clemenceau, un homme de gauche radicale qui, au début du XXe siècle, a été comme Manuel Valls ministre de l'Intérieur avant d'être nommé chef du Gouvernement. Des blagues isolées en vidéo par FranceTVInfo :
Clemenceau s'était forgé une réputation de "briseur de grèves" autoritaire lors de son passage à l'Intérieur. Une réputation sulfureuse que ne manque pas de relever François Hollande, "monsieur petites blagues" (comme à son habitude là, là ou là) :
Une des figures qui vous sert de référence c'est celle de Clemenceau. C'est un personnage controversé y compris au sein de la gauche française ; c'est sans doute pour ça que vous l'avez utilisé, car vous aimez la controverse à condition qu'elle soit un facteur de débat, de synthèse, car il faut aussi qu'il y ait des hommes de synthèse dans la République.
Le chef de l'Etat ne se retient pas de faire une autre blagounette sur le parcours politique de Clemenceau. Le président, qui n'ignore pas les ambitions elyséennes de Manuel Valls, rappelle que Clemenceau n'a jamais été président de la République :
Si vous avez choisi Clemenceau c'est parce que... je connais bien son parcours, un parcours très long, ce qui vous laisse grand espoir. Il n'est pas devenu président de la République, mais on peut réussir aussi son existence sans être président de la République.
Toutes ces vannes un peu piquantes valent bien un gros câlin à la fin.