#MULTIPLEX - Au programme des interviews dominicales du 7 décembre, Michel Sapin dans C politique, Marine Le Pen dans BFM Politique et Jean-Christophe Cambadélis dans Tous politiques.
Comme chaque dimanche, Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose ses morceaux choisis au fur et à mesure de la soirée.
>> Marine Le Pen dans BFM Politique sur BFMTV
# Prêt "politisé"
Interrogée sur le prêt d'une banque russe à son parti, Marine Le Pen balaye toute idée de "dépendance" du FN vis-à-vis de la Russie "puisqu'il ne s'agit pas d'une banque d'État". Pour répondre aux critiques, elle préfère s'en prendre au système français. Selon elle, si "aucune banque française" n'a accepté d'accorder un prêt au Front national, c'est qu'il y a "des liens entre les responsables politiques et les banques françaises" :
"Je connais bien les liens entre les banques françaises et le gouvernement français. Et c'est peut-être ces liens qui les empêchent de prêter au Front national.
[...] Il y a une partie politique [dans ces refus] : le Parti socialiste a toujours trouvé à se financer auprès des banques françaises, l'UMP doit 74 millions d'euros de dettes, c'est quand même pas rien, il y a bien des banques qui ont financé ce parti...
"
Pressée de questions sur une publication des refus des banques concernant ce prêt sollicité par le FN (comme le réclame le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis), la présidente du parti frontiste finit par craquer :
"Allez banco, je vais le faire. Et c'est pas à nous que cela va nuire, mais aux banques qui nous ont refusé ce prêt. Je vais aussi publier les courriers auxquels les banques n'ont pas eu la décence de répondre. Bingo !
"
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>> Jean-Christophe Cambadélis dans Tous politiques sur France Inter
JC #Cambadélis est à 18h10 l'invité de "Tous politiques" de @Marcfauvelle avec @le_parisien. Vos questions #touspolpic.twitter.com/nwJXwsj0GU
— France Inter (@franceinter) 7 Décembre 2014
# Les "enfants Gattaz"
Les patrons qui s'élèvent contre la politique du gouvernement sont-ils des "enfants gâtés" ? En réponse à cette question, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, se fend d'un bon mot à l'encontre du patron du Medef, Pierre Gattaz :
"Des enfants Gattaz surtout, oui ! Oui, oui, oui ! Des fois, les bras m'en tombent...
"
"Voilà un gouvernement qui fait 50 milliards d'exonération au global, ça n'a jamais été fait sous la Vème République", a-t-il argumenté pour regretter la mobilisation des chefs d'entreprise, en particulier sur le compte pénibilité.
# "Sarkozy n'est pas à 6.000 euros près..."
Le patron de Solférino a par ailleurs réagi à deux polémiques concernant les retraites de François Hollande et de Nicolas Sarkozy. Le premier devrait cumuler les traitements, pour un total qui devrait avoisiner les 36.000 euros selon Marianne (des chiffres contestés par l'Élysée). Le second continue à percevoir ses indemnités d'ancien président de la République alors qu'il est redevenu chef de parti.
Concernant François Hollande, Jean-Christophe Cambadélis a simplement répondu que la question se poserait "le moment venu". "Il est président de la République, le combat du Parti socialiste est qu'il le reste", a-t-il éludé. En revanche, il ne "comprend pas" la situation de Nicolas Sarkozy :
"Honnêtement, il aurait dû le faire [renoncer à ses traitements d'ancien président, ndlr], il ne devrait pas s'exposer à ce type de critiques. Et je ne crois pas qu'il soit à 6.000 euros près, vu l'ensemble des conférences qu'il a faites dans la dernière période. Quelqu'un qui peut faire un chèque rubis sur l'ongle de 360.000 euros [pour rembourser ses pénalités payées par l'UMP, ndlr] n'est pas à 6.000 euros. Je ne comprends pas pourquoi il s'est mis dans cette difficulté.
"
# Sarkozy a "peur" du débat
Nicolas Sarkozy, justement, Jean-Christophe Cambadélis veut débattre avec lui, entre chefs de parti. Il est décidé à "ne pas lâcher" l'ancien chef de l'État à ce sujet. Et ce n'est pas le refus exprimé par Brice Hortefeux qui l'arrêtera.
"Le député de Paris explique ce dimanche qu'il va "écrire [à Nicolas Sarkozy] au début de la semaine pour lui proposer par écrit ce débat. Pour l'instant il ne s'est pas prononcé, il y a juste son - j'allais dire son porte-flingue mais c'est pas gentil - ami, Hortefeux, qui s'est prononcé à sa place et a parlé à sa place. Je ne savais pas qu'il était porte-parole de l'UMP mais c'est peut-être quelque chose qui est en gestation.
"
Au-delà de cette fin de non-recevoir exprimée par le plus fidèle des sarkozystes, le patron du PS pense que Nicolas Sarkozy a "peur" de débattre avec le PS :
"On verra bien ce qu'il me répondra mais dans ce refus porté par d'autres, il y a le fait que monsieur Sarkozy ne veut pas débattre avec le Parti socialiste parce qu'il a peur qu'on lui parle de son bilan et de ses projets actuels.
"
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>> Michel Sapin dans C politique sur France 5
# "Personne n'y croit"
Dans le petit reportage précédant son intervention en plateau, Michel Sapin explique que "selon les chiffres internationaux", le chômage "a un peu baissé à la fin 2013". Questionné sur ce sujet ensuite, le ministre des Finances maintient cette affirmation, expliquant que si cela est passé inaperçu, c'est parce qu'on présente parfois les "mauvais chiffres".
Présentant cette façon de voir comme de l'optimisme, il indique toutefois vouloir se tourner "vers l'avenir" et non "vers le passé". Mais cet *oubli* quant à la légère baisse qu'il évoque semble tout de même provoquer chez lui une certaine lassitude :
"C'était il y a plusieurs mois, le chômage a effectivement un peu baissé. Personne n'y croit, bon.
"
# Chapka
C'est une photo qui a beaucoup fait parler d'elle. François Hollande, en visite d'État au Kazakhstan, s'est vu offrir une chapka et une pelisse brodée assortie de fourrure. Un cadeau réservé aux invités de marque. Mais la photo du président français arborant ce présent n'aurait jamais dû être publiée. Ce sont les services de la présidence kazakhe qui l'ont finalement diffusée sur internet, vendredi soir, provoquant la colère de l'Élysée.
Ce cliché a en tous cas donné lieu à un déferlement de commentaires souvent peu élogieux pour le président de la République. Ce que Michel Sapin regrette. Le ministre n'a pas apprécié cette polémique :
"Ceux qui commentent sont vraiment des imbéciles. On n'est même pas dans le superficiel, on est dans l’évanescent. [...] Ça vaut pas le coup qu'on en parle.
"
Et de poursuivre, regrettant "une forme de nihilisme de la politique" qui, in fine, revient à "servir l'extrême droite" :
"C'est le type de système d'aujourd'hui, c'est le type d'information, c'est l'instantané, c'est une forme de nihilisme de la politique, mais je n'aime pas ça. Parce que le nihilisme de la politique, vous savez à quoi ça mène ? Ça donne le pouvoir à ceux qui sont les plus nihilistes, les plus extrêmes. Et ça, c'est servir l'extrême droite.
"
Une réponse à retrouver sur cette vidéo de Francetvinfo :
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