Les petites confidences "on the record" de François Hollande depuis la nomination de Manuel Valls à Matignon

Publié à 12h37, le 11 avril 2014 , Modifié à 12h37, le 11 avril 2014

Les petites confidences "on the record" de François Hollande depuis la nomination de Manuel Valls à Matignon
François Hollande et Manuel Valls. © Maxppp.

Au moment où Manuel Valls est, à nouveau, partout, François Hollande veut aussi être présent. Sans pour autant se présenter solennellement devant les Français, sauf lorsqu’il annonce, dans une intervention télévisée, pré-filmée, le changement de gouvernement. Et de Premier ministre.

Comme il l’avait fait deux mois après sa prise de fonction à l’Elysée, avec des confidences millimétrées, François Hollande expose sa parole, on the record, dans plusieurs médias et affirme son autorité en mode "je décide, ils exécutent".

Depuis le changement de Premier ministre, à trois reprises, au moins, François Hollande s’est exprimé. Retour sur cette séquence.

#AYRAULT PLUS LONGTEMPS

L’idée avait déjà été énoncée, soit dans la plume des journalistes, soit via des citations, off, de conseillers. Elle arrive, pour la première fois, dans la bouche de François Hollande, comme un avertissement à Manuel Valls. Non, Manuel Valls n'était pas son premier choix pour Matignon. Le premier choix du chef de l’Etat était bien de conserver Jean-Marc Ayrault.

Ainsi, en marge de sa visite d’Etat à Mexico, François Hollande a fait savoir, selon Le Figaro de ce 11 avril :

Mon intention était de continuer avec Jean-Marc Ayrault quelques mois supplémentaires.

La lourdeur de la défaite du PS aux municipales a accéléré le mouvement. Ce que n’ont pas su faire ses prédécesseurs, analyse François Hollande :

Mes prédécesseurs n'avaient pas tiré de leçons. Chirac n'avait pas remplacé Raffarin. Sarkozy avait gardé Fillon. Mais j'ai considéré que la clarté du mécontentement, des interrogations, du message passé, m'obligeait à en tirer les leçons.

#LE CHANGEMENT DANS LE CHANGEMENT

Dans la veine de cette reprise en main communicationnelle, François Hollande, qui n’a jamais cessé de parler aux journalistes, mais rarement "on the record", a lui-même justifié, au Monde, la nomination de Jean-Pierre Jouyet comme secrétaire général de l’Elysée, en remplacement de Pierre-René Lemas.

"Contacté par le Monde", le 9 avril, François Hollande s’explique ainsi, avec une formule bien à lui sur l’idée du changement avec une utilisation du "je", révélatrice de son désir de marquer son autorité :

L'idée est de faire un changement qui s'inscrit dans le changement. Dès lors qu'une nouvelle équipe s'installait à Matignon, je souhaitais qu'il y ait une nouvelle équipe à l'Elysée.

#VALLS DOIT FAIRE DU VALLS

Une autorité qu’il avait déjà voulu démontrer, en expliquant et théorisant, toujours au Monde, ce que devaient être les relations entre le président et son Premier ministre. Une forme de mise en garde envers l’ambitieux Manuel Valls, tout juste nommé à Matignon.

Car pour ceux qui en doutaient, François Hollande reste le patron. Et veut le montrer. Ce qu’expliquait l’Elysée au Monde, le 3 avril : "Valls est un combattant, mais il suit les directives et les orientations décidées par le président de la République".

Une phrase du même article du Monde dans lequel, outre "l’Elysée", François Hollande himself s’exprime. Et déclare, encore "on the record" :

Valls doit faire du Valls. S’il est nommé, c’est pour faire du Valls.

Du rab sur le Lab

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