C'est un regret de Manuel Valls depuis l'élection présidentielle de 2012 : ne pas avoir su prendre davantage en compte François Bayrou qui, entre les deux tours, avait annoncé qu'il voterait à titre personnel pour François Hollande. Le Premier ministre l'a redit le 24 juin lors de son passage à la réunion de groupe des écologistes à l'Assemblée, une première depuis le remaniement de mars.
Les Echos rapportent en effet ce 25 juin la teneur des propos tenus par le Premier ministre aux écologistes, tentés par la fronde à l'heure du vote sur le collectif budgétaire. C'est en voulant les rassurer sur le fait qu'il n'existait pas de "majorité de rechange" et qu'il ne se tournerait pas vers le centre que, paradoxalement, Manuel Valls leur a confié ceci :
En 2012, on a fait l'erreur de ne pas saisir la main tendue par François Bayrou.
Un regret déjà exprimé auprès de L'Express en octobre 2013. "Il fallait faire des gestes, le chef de l'Etat en avait plutôt envie", confiait-il alors, soulignant deux occasions manquées de remercier François Bayrou pour son vote : les législatives de juin 2012, lorsque le PS a présenté un candidat contre le président du MoDem dans sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques au lieu de s'effacer, et la constitution de grandes commissions comme celle sur la déontologie de la vie politique, que François Bayrou aurait pu mener.
Depuis, le centriste s'est éloigné de la majorité, se replaçant dans "l'opposition constructive" aux côtés de l'UDI. Il a par ailleurs plusieurs fois répété qu'ils n'était pas une "roue de secours" ou une "force d'appoint" qu'un gouvernement de gauche pourrait utiliser en cas de perte de majorité.