MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales de ce 4 mai, Bruno Le Roux sur BFMTV, François Bayrou dans Le Grand Jury de RTL et LCI ainsi que Rama Yade sur i>Télé.
Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews de responsables politiques et vous en propose des "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.
>> Bruno Le Roux dans BFM Politique
#LA FAUTE À LA TÉLÉ
41 députés socialistes se sont abstenus lors du vote sur le plan d'économies de Manuel Valls et Bruno Le Roux, le patron du groupe PS à l'Assemblée, estime que c'est un peu la faute ... aux médias, coupables à ses yeux "d'entretenir" ces frondeurs :
Vous n'êtes jamais avares pour inviter ceux qui représentent [les opinions contraires]. Les 242 sont rarement invités ! Ils suffit d'avoir un avis contraire pour être très largement invité sur les plateaux de télévision. Ils peuvent en jouer aussi. Vous ne les avez pas créés, vous les entretenez autant qu'il est possible parfois. Il se trouve que la semaine dernière, alors que je faisais une réunion de groupe particulièrement importante (...) un des principaux leaders de ce mouvement de questionnement, au lieu d'être au groupe, était sur votre plateau.
#ET NOUS ALORS ?!
Bruno Le Roux a une requête : que François Hollande oublie son "moi, président de la République, je ne serai pas chef de la majorité" et reçoive les parlementaires socialistes. Chose qu'il s'interdit officiellement de faire aujourd'hui :
Je regrette que le président de la République ne voit pas plus sa majorité, j'espère que ça change. Il pourrait rencontrer n'importe qui, les chefs d'entreprises du CAC 40, ceux qui aujourd'hui sont en situation de vouloir lui demander un entretien ... et la majorité il ne la rencontrerait pas ?! La symbolique de l'Elysée doit être totalement repoussée. S'il rencontre sa majorité, et j'espère qu'il le fera, ce sera sur invitation du groupe socialiste, du Parti socialiste.
Bruno Le Roux estime par ailleurs que François Hollande reste méconnu des Français, qu'il doit "continuer" à aller sur le terrain et s'exprimer plus "directement", "en évitant les médiations répétées entre lui et les Français" :
Les Français ne connaissent pas véritablement le président de la République. Ils n'ont pas eu l'occasion de le découvrir et je le regrette.
#BYE-BYE PMA
Celui qui avait beaucoup œuvré pour que la procréation médicalement assistée (PMA) soit ouverte aux couples de femmes dit pourtant ce 4 mai se satisfaire de la décision du Premier ministre. Manuel Valls a annoncé tout le contraire, en promettant que la PMA ne serait pas discutée d'ici à 2017. Le patron du groupe PS concède tout de même avoir pour "regret" que la PMA n'ait pas été votée au moment du mariage pour tous. Puis lance :
Je pense que le Premier ministre a raison aujourd’hui d’être dans une stratégie d’apaisement et de dire que ce seul sujet ne doit pas être à l’ordre du jour.
>> François Bayrou dans Le Grand Jury
#POLITIQUE DE CLAN
Si François Bayrou a appelé à voter pour François Hollande en 2012 ce n'est pas pour son programme économique - qu'il qualifie aujourd'hui "d'insoutenable - mais pour son appel à l'unité à un moment où le pays était "dans un climat de tension si profond" : "C'était le point avec lequel j'étais en désaccord profond avec Nicolas Sarkozy". Aujourd'hui, le leader du MoDem, repassé depuis son appel au vote dans l'opposition, est également insatisfait sur ce plan là :
Sur les problèmes sociétaux en particulier il a fait une politique de clan, de camp, il a agité des totems pour réunir son camp ce qui n’est pas ma vision de la responsabilité d’un président de la République.
#ROUE DE SECOURS VS MOTEUR
L'UDI s'est abstenue en majorité lors du vote sur le plan d'économies de Manuel Valls, trois députés ayant même voté pour. Mais François Bayrou ne veut pas que le centre soit vu comme une "roue de secours ou une force d'appoint" du gouvernement, susceptible de former une "majorité de rechange" après le retrait des écolos et de la gauche de la gauche :
Le centre a vocation à être un moteur. (...) Ce ni possible, ni souhaitable, ni vivable pour le centre français qu'il apparaisse comme en voie de ralliement, ce n’est pas ça qu’on lui demande. On lui demande de donner aux pays une lecture de son avenir et un projet.
#JUPPÉ CŒUR AVEC LES DOIGTS
François Bayrou ne revient pas sur l'éventuelle alliance qui le lierait à Alain Juppé en vue de 2017, mais il livre une véritable déclaration d'amour à l'ancien Premier ministre :
Alain Juppé est un homme que j’estime, que je respecte et pour qui j’ai de l’affection. Il n’y a pas tant d’hommes politiques français qui suscitent de ma part ces affirmations-là.
Je pense que c’est quelqu’un de bien pour le dire autrement
Il imagine un avenir"chacun à sa place" mais ensemble quand même :
Et qu’on soit tous ensemble, moi à ma place, Jean-Louis Borloo à la sienne, Alain Juppé à la sienne (...) pour essayer de préparer l’avenir de manière un peu plus intelligente et coopérative ou collaborative ou amicale ou avec le brin de réflexion et d’humour qui s’impose, je trouverais que c’est un plus pour notre pays.
>> Rama Yade sur i>Télé
#PROJET PRÉSIDENTIEL
Candidate à la présidence du Parti radical, parti jusque-là dirigé par Jean-Louis Borloo et membre de l'UDI, Rama Yade explique ce 4 mai que si elle gagne cette élection interne, elle "portera un projet à la présidentielle" de 2017. Tout en assurant que projet ne veut pas dire candidature :
Au moment de la présidentielle, si je suis présidente du Parti radical, je porterai un projet pour la présidentielle. Ça ne veut pas dire que je serai candidate mais le Parti radical vit dans un paradoxe certain : c’est le plus ancien parti de France et il est invisible. Il faut lui donner de la prééminence dans la vie politique nationale et c’est la raison pour laquelle au-delà d’un projet pour le parti je veux défendre un projet pour la France au nom des radicaux.
L'ancienne secrétaire d'Etat aux Sports estime par ailleurs - encore une fois sans avancer sa candidature - que l'UDI devra avoir son propre candidat en 2017, et non s'allier avec l'UMP dès le premier tour : "Il n’est pas illégitime que nous pensions d’abord à avoir un candidat". Rama Yade pose cependant deux conditions à cela :
Il faut regarder qui souhaite être candidat, il faut avoir l’envie d’avoir envie, quand on n’a pas la flamme c’est très difficile.
Deuxièmement il faut regarder les circonstances, que le candidat puisse avoir le soutien unanime de tous les partis qui composent l’UDI.