Marine Le Pen dénonce "l'ultra-financiarisation" du football : "On achète des joueurs comme on achète un paquet de lessive"

Publié à 13h31, le 19 novembre 2014 , Modifié à 13h44, le 19 novembre 2014

Marine Le Pen dénonce "l'ultra-financiarisation" du football : "On achète des joueurs comme on achète un paquet de lessive"
Marine Le Pen dénonce "l'ultra-financiarisation" du football et "une vision exclusivement commerciale de l'Homme" © WOSTOK PRESS/MAXPPP/Sebastien Muylaert

#FOOTPOLITIQUE - On savait que Marine Le Pen n'était pas fan du PSG version qatarie. "Gênée" au moment du rachat du club de la capitale par l'Émirat, la présidente du Front national ne s'était pas franchement réjouie, en mai dernier, du second titre de champion de France consécutif pour les hommes de Laurent Blanc. "Le règne du fric" dans le football la dérangeait et cela n'a pas changé : elle a vidé son sac sur ce point, mercredi 19 novembre, au micro de Sud Radio.

C'est un véritable réquisitoire contre "l'ultra-financiarisation du football" auquel s'est livrée la patronne du parti d'extrême droite. "Oui, [le foot] est malade de l'argent", a-t-elle d'abord expliqué, au lendemain du placement en garde à vue de plusieurs dirigeants passés ou actuels de l'Olympique de Marseille pour des soupçons de "fraudes liées" à des transferts depuis ou vers le club olympien. Marine Le Pen demande une "gigantesque opération mains propres" dans le monde du ballon rond :

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L'ultra-financiarisation du football en a fait un vecteur fort de corruption et de magouilles. Il y a une gigantesque opération mains propres à mettre en oeuvre. La mise en place des paris sportifs à tout-va n'a probablement pas arrangé les choses.

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Car "là où il y a énormément d'argent dans le sport", se cache une "kyrielle de dérives financières qui sont lourdes", assure l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Première chose à faire pour mettre fin à ces "dérives", selon elle : "limiter le nombre de joueurs [étrangers] qu'on achète" - ce qui ressemble étrangement à une sorte de "préférence nationale" appliquée au football. Elle explique :

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Vous vous rendez compte quand même, la manière dont on formule cela. On achète des joueurs comme on achète un paquet de lessive.



Est-ce que c'est vraiment le sens du jeu d'aller acheter comme des marchandises les meilleurs joueurs dans le monde entier ? D'aller piller bien souvent les jeunes joueurs des nations africaines ? Ils rêvent de jouer en France parce que l'argent qu'on leur promet est gigantesque. Et on les abîme, ces joueurs.

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Non seulement cela, mais cette pratique, qui consiste à "arriver avec des paquets de millions pour aller acheter" les joueurs talentueux, serait finalement "anti-sportive" et presque anti-humaniste, à l'entendre :

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Je trouve ça profondément malhonnête à l'égard des nations dont sont issus ces joueurs, qui n'arriveront jamais à exister sur la scène [internationale] puisque dès qu'ils ont un joueur de qualité, on l'achète et on lui donne la nationalité de tel ou tel pays. C'est malsain, je veux dire c'est profondément malsain et en réalité profondément anti-sportif. C'est l'équipe qui a le plus d'argent qui a le plus de chances de gagner.



C'est une vraie vision de la société qui est mise en cause au travers de ce fonctionnement-là. Ce n'est pas la mienne. Ce n'est pas ma vision de l'Homme, ce n'est pas ma vision de la société et de ce que doit être le sport.

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La présidente du parti frontiste pense que pour ne pas trop désavantager ces "nations africaines", "il faut aussi limiter la possibilité, quand on a un joueur étranger de qualité, de pouvoir lui accorder la nationalité française pour en faire un Français." Dans un souci d'équité et de fair-play, évidemment, même si elle considère qu'il y a "bien sûr" trop de joueurs étrangers dans le football français.

Un phénomène qui tient également, selon elle, au manque d'investissement dans les structures de formation :

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Je crois que la France a eu de gigantesques joueurs français. Pourquoi est-ce que ce ne serait plus le cas brutalement ? Peut-être par facilité : plutôt que de former des jeunes, d'investir dans des jeunes à long terme, on préfère aller faire son marché. Alors on va en Afrique, au Brésil, faire régulièrement son marché.

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Conclusion :

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C'est une vision exclusivement commerciale de l'Homme, ce n'est pas la mienne.

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Du rab sur le Lab

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