ÉCHEC – Si les élections européennes ont été un succès pour le FN, Marine Le Pen n’a finalement pas réussi à constituer son propre groupe eurosceptique au Parlement européen. Alors que la deadline pour constituer un groupe parlementaire était fixé au 23 juin, le FN n’a pas réussi à réunir des eurodéputés de sept pays différents.
C’est ce qu’a assuré l’allié de Marine Le Pen, le néerlandais Geert Wilders. "Nous n'avons malheureusement pas réussi à former une fraction au parlement européen avec six autres partis", a-t-il déclaré, cité par l'agence de presse néerlandaise ANP.
Or, si le nombre de députés nécessaires pour former un groupe, 25, n'était pas un problème, les partis eurosceptiques ont eu du mal à concilier des points de vue parfois antagonistes. Aussi manque-t-il au final deux pays à la présidente du Front national, dont le parti a terminé en tête des européennes en France, pour que le compte soit bon.
Marine Le Pen espérait convaincre d'autres partis à rejoindre le FN, le PVV de Geert Wilders, le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), la Ligue du Nord italienne et le Vlaams Belang flamand (Belgique).
Geert Wilders, connu pour ses positions anti-islam, a indiqué que la collaboration entre ces cinq partis "sera poursuivie (...) avec pour but de pouvoir former une fraction avant la fin de l'année avec de nouveaux partenaires".
Une association avec le parti polonais Congrès de la Nouvelle droite (KNP) avait été envisagée, Marine Le Pen draguant le révisionniste Janusz Korwin-Mikke . Mais ses positions antisémites et homophobes ont dérangé Geert Wilders.
Pied de nez de l'histoire, le Ukip anglais, rival eurosceptique de Marine Le Pen et du FN qui ne voulait pas d'alliance avec le parti frontiste, a quant à lui réussi à former son propre groupe. Grâce à Joëlle Bergeron , ex-FN virée du parti après sa prise de position pro-droit de vote des étrangers, comme l'avait révélé le Lab .