Le scandale de la "fournée" et les querelles de famille entre Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen ? "Anecdotique". L’échec dans la formation d’un groupe au Parlement européen ? Un "contretemps". Invitée du Grand Rendez-Vous Europe 1 – Le Monde – i>Télé dimanche 29 juin, Marine Le Pen balaie d’un revers de main ces "épisodes de la vie politique d’un mouvement".
Sur le mode Jean-Marie-Le-Pen-dit-ce-qu’il-veut-et-je-m’en-moque, la présidente du Front national entend prouver que c’est elle qui tient les rênes du FN, plus son père. Elle annonce :
"Au mois de novembre, je vais me représenter comme présidente du Front national. Je serai la seule candidate puisqu’il n’y pas de contestation sur la ligne politique que je porte depuis trois ans.
"
C’est donc une évolution par rapport aux dernières déclarations. Dans Valeur Actuelles, le 18 juin, la présidente du FN avait pourtant invité son président d’honneur à se présenter contre elle ou à supporter quelqu'un d'autre. "S’il est dans une contestation de la ligne politique du Front national, il faut alors susciter et soutenir un candidat contre moi qui défendrait une autre ligne que la mienne lors du congrès de novembre !", avait-elle dit. L'affaire semble donc réglée.
Et Marine Le Pen d’accuser les médias de "détourner l’attention" de la "dynamique" du FN, symbolisée selon elle par la victoire aux européennes mais aussi par la législative partielle de Valenciennes.
"Nous sommes dans une logique de conquête. […] J’ai été élue à la tête du Front national pour arriver au pouvoir. C’est ma mission.
"
Une "mission" qu’elle est convaincu de mener jusqu’au bout. "Il faut faire votre deuil de la classe politique traditionnelle. Elle est en voie de disparition", prévient Marine Le Pen, malgré donc les positions de son père. Cette ambition assumée est peut-être la plus grande différence entre les Le Pen père et fille.