Puisqu'elles vous répètent que tout va bien. Depuis le 15 janvier et la diffusion d'une vidéo de l'eurodéputé Aymeric Chauprade intitulée La France en guerre, certains tensions sont (ré)apparues au FN. Les mêmes que celles de l'été 2014, juste après les mots de Jean-Marie Le Pen proposant de faire une "fournée" des artistes s'opposant au parti qu'il a créé (remember). Les mêmes, encore, que celles signalées lors du Congrès du FN, fin novembre à Lyon, après l'arrivée en tête de l'élection au comité central du parti de Marion Maréchal – Le Pen. Les mêmes, toujours, que celles observées en décembre après le ralliement au Rassemblement bleu marine de l'ex-UMP et cofondateur de GayLib Sébastien Chenu.
Cette fois, ce sont les propos d'Aymeric Chauprade qui dérangent . Et le comportement de Marion Maréchal – Le Pen qui, malgré les injonctions de Marine Le Pen, a décidé de diffuser la vidéo de l'eurodéputé sur son compte Twitter, mardi 20 janvier. Mais non, officiellement, tout va bien. C'est en tous cas ce que prétend la députée FN du Vaucluse ce jeudi 22 janvier dans le Parisien (article payant). Elle se défend de toute tentative de mutinerie vis-à-vis du chef du parti. Elle dit :
"Il n'y aucune volonté de contester l'autorité de Marine Le Pen. […] Sur mes outils, je suis responsable. J'assume donc le risque juridique que je crois minime dans une vidéo dont je partage l'analyse et qui ne fait aucun amalgame puisque c'est la pierre angulaire de toute réflexion politique sur le sujet actuellement.
"
Pas sûr du tout que Marine Le Pen partage l'analyse d'une députée qui est accessoirement sa nièce. Mercredi 21 janvier, au Figaro, la présidente du FN a fustigé l'attitude d'un Aymeric Chauprade "incapable de la moindre discipline". Jeudi 22 janvier, elle en remet une couche. "Aymeric Chauprade est quelqu'un qui fait de la géopolitique, des analyses. Mais nous on fait de la politique", déclare-t-elle dans le Parisien.
D'autres au FN sont en revanche d'accord avec Marion Marion Maréchal – Le Pen, à commencer par Aymeric Chauprade évidemment qui, dans Valeurs Actuelles , commente :
"Je n’ai pas très bien compris que les foudres s’abattent sur moi. […] Ma vidéo était équilibrée. […] Il est dommage d’en arriver là.
"
En arriver là, c'est à dire des sanctions : Aymeric Chauprade pourrait se voir retirer ses fonctions de chef de file de la délégation FN au parlement européen.
Marine Le Pen, de son côté, minimise les tensions. Dans le Parisien, elle évoque "une petite affaire". Pas question de se voir son autorité contestée à quelques semaines des élections départementales. D'autres sont moins optimistes. "Encore une embrouille chez les Le Pen. Décidément, il n'arrête jamais", commente auprès du quotidien un ténor frontiste.