Sarkozy sur écoutes : la directrice du Monde se défend d'avoir "participé à une sourde conspiration politique"

Publié à 12h55, le 17 mars 2014 , Modifié à 17h24, le 17 mars 2014

Sarkozy sur écoutes : la directrice du Monde se défend d'avoir "participé à une sourde conspiration politique"
François Hollande (Reuters)

VISITEURS DU SOIR - Ce n'est pas parce que le chef de l'État a reçu deux journalistes du Monde le jour de la publication de leurs révélations sur la mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy, qu'il faut y voir la preuve d'un complot politique, répond ce lundi 17 mars Natalie Nougayrède, la directrice du journal, qui défend ses journalistes.

Le JDD révélait dimanche 16 mars un extrait de l'agenda personnel et confidentiel du président de la République en observant cette coïncidence. "Certains confrères de la presse laissaient entendre que Le Monde aurait participé à une sourde conspiration politique en révélant, le 7 mars, l'existence des écoutes", écrit ce lundi Natalie Nougayrède, dans son éditorial, qu'elle signe, chose rare.

Elle poursuit :

Deux de nos journalistes ont rencontré le chef de l'État le soir du 7 mars, bien après nos révélations, pour une discussion en "off", comme ils le font régulièrement. La belle affaire ! Fera-t-on bientôt la liste de toutes les conversations en "off" entre journalistes et responsables politiques, en assimilant ces contacts, dont chacun sait qu'ils sont indispensables à l'exercice libre et rigoureux de notre métier, à une coupable connivence ?

La directrice du Monde répond aussi directement aux critiques de l'opposition, à l'image de Luc Chatel, vice-président délégué de l'UMP, jugeant dimanche soir cet entretien "curieux voire déplacé" :

Ceux qui, à droite, pensent tenir dans pareilles insinuations le pare-feu idéal à la myriade d'affaires graves qui accablent leur camp feraient mieux de réfléchir au contrecoup. Le poids du vrai scandale pèse bel et bien sur Nicolas Sarkozy.

La directrice du quotidien du soir reproche à François Hollande d'endosser une "politique du faux-fuyant", en refusant de répondre clairement sur la mise sur écoutes de son prédécesseur. Et ce faisant d'ouvrir "la porte à toutes les élucubrations".

Gérard Davet et Fabrice Lhomme étaient reçus dans le cadre de la préparation d'un livre pour "raconter les coulisses d'une présidence qui se veut normale".

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