Le multiplex politique du 16 mars avec Pascal Lamy, Luc Chatel, Aurélie Filippetti et Jean-Luc Mélenchon

Publié à 18h28, le 16 mars 2014 , Modifié à 21h23, le 16 mars 2014

Le multiplex politique du 16 mars avec Pascal Lamy, Luc Chatel, Aurélie Filippetti et Jean-Luc Mélenchon
Aurélie Filippetti, Luch Chatel, Jean-Luc Mélenchon et Pascal Lamy (montage Lab via Maxppp et Reuters).

MULTIPLEX POLITIQUE - Au programme des interviews dominicales du 16 mars, Jean-Luc Mélenchon dans Tous Politiques, Pascal Lamy dans BFM Politique ainsi que Aurélie Filippetti et Luc Chatel en débat dans Le Grand Jury.

Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose des "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.

>> Jean-Luc Mélenchon sur France Inter et France 24

 

#POLLUTION

Le leader du parti de gauche, qui a participé ce dimanche au meeting de sa candidate à la mairie de Paris Danielle Simonnet, profite du pic de pollution à Paris pour accuser les socialistes et les écologistes de mauvaise gestion. Il suggère davantage de transports en commun, moins chers :

Au niveau local, ce n’est pas un bilan très brillant après dix ans de coalition entre EELV et le PS qui dirigent la région, le département.

Jean-Luc Mélenchon ajoute qu'il "demande solennellement que les salariés qui ne peuvent pas se rendre à leur travail ne perdent pas leur salaire". A partir du 17 mars, la circulation sera en effet alternée dans Paris et sa petite couronne, à partir de 5h30. Et ajoute que "les professionnels qui sont dans la même situation doivent pouvoir être dédommagés".

#TORTURE

Le 11 mars, Jean-Luc Mélenchon s'est abstenu au Parlement européen sur un texte juridiquement non contraignant demandant l'éradication de la torture. Il s'en explique ce dimanche, disant refuser que l'on "condamne la torture mais pas les tortureurs". Le leader du Front de gauche regrette notamment que ce texte comprenne pour seul exemple la Corée du Nord "alors que les Nord-Américains pratiquent la baignoire à Guantanamo". Le texte n'allait donc pas assez loin pour l'ancien candidat à la présidentielle.

#MUNICIPALES

Que faire si les listes Front de gauche ne passent pas le cap du premier tour dans certaines villes ? L'appel à voter pour le PS ne sera pas automatique fait comprendre Jean-Luc Mélenchon qui indique que la règle de la "calculette" devra être appliquée si les socialistes veulent leur voix. Le Front de gauche fera une "fusion technique" avec le PS si et seulement si il obtient un nombre de conseillers municipaux proportionnel aux voix obtenues au 1er tour.

Jean-Luc Mélenchon avance deux autres conditions : "nous ne nous engageons pas sur la solidarité de gestion, par exemple sur le budget" et "nous n'irons pas à l'exécutif".

Il envoie ce message aux socialistes :

Si vous acceptez nous faisons la fusion technique, si non, vous vous passerez de nous et de nos voix.

#ÉCOUTES

François Hollande et Jean-Marc Ayrault pas au courant des écoutes de Nicolas Sarkozy par la Justice ? Il n'y croit pas du tout. Jean-Luc Mélenchon estime que le président de la République était "parfaitement informé" et ajoute que les deux têtes de l'exécutif "mentent tout le temps" :

Personne ne nous fera croire que les écoutes démarrent et personne n'est au courant dans les rouages de l'Etat? Si c'est vrai, alors c'est que ce sont des irresponsables absolus. (...) Si j'ai une certitude, c'est celle-là. Il [François Hollande, ndlr] était parfaitement informé, il était au courant.

François Hollande dit avoir été informé de ces écoutes le 4 mars et Jean-Marc Ayrault le 26 février.

>> Pascal Lamy sur BFMTV

 

#MAROQUIN

Arrêtez de le voir ministre ! Son nom revient à chaque fois qu'un remaniement ministériel est avancé, particulièrement pour prendre la tête de Bercy. A chaque fois, il répond niet. Pascal Lamy, le patron français et socialiste de l'OMC, était invité pour la première fois de BFM politique ce 15 mars. Et il n'a pas dit autre chose :

[Ministre de l'économie] je n'en ai pas envie, ce n'est pas mon trip. (...) Il y a des tas de moyens de participer au débat public sans être ministre de la République. (...)  je  fais un certain nombre de missions d'ordre mondial, et je pense que c'est là que je peux être le plus utile.

Interrogé dans un second temps sur la possibilité de devenir secrétaire général de l'Elysée à la place de Pierre-René Lemas, Pascal Lamy rétorque : "C'est pour un plus junior que moi. (...) C'est un job harassant pour lequel il faut être sur le pont 24 heures sur 24."

#LA GAUCHE GAUCHE

Pascal Lamy maitrise à la perfection l'art de peser ses mots. Mais lorsqu'il s'agit de critiquer le poids de partis comme le Front de gauche, il sort de sa réserve. Légèrement mais surement. Ainsi, interrogé sur la promotion par certains, comme Arnaud Montebourg, de la démondialisation, le patron de l'OMC commence par parler d'une gauche française "spéciale" :

Aller dans le sens de la démondialisation, c’est une idée étrange que je n’entends de manière générale qu’en France et dans la gauche mondiale, je n’entends pas ça du tout. La gauche française elle est spéciale.

Puis il y voit le poids des partis "trotskystes" : "Y a-t-il un pays dans ce monde dans lequel il y a deux voire trois candidats trotskystes aux élections présidentielles ? Ca dit quelque chose de notre histoire, de notre culture, de nos pesanteurs." Et de conclure par un catégorique :

Je pense que le surpoids de l’extrême gauche depuis 1789 n’a pas rendu service à ce pays et je pense que ça n’est pas une bonne chose que des gens vous disent tous les jours "il faut faire la révolution demain", ce n’est pas raisonnable.

>> Luc Chatel et Aurélie Filippetti en débat sur RTL et LCI

 

#DROITE INDÉCROTTABLE

Interrogé sur l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy par la justice, Luc Chatel estime qu'il n'a ni respect de la séparation des pouvoirs par le gouvernement, ni présomption d'innocence à l'égard de l'ancien président de la République. Ce à quoi la ministre de la Culture, venue au Grand Jury en compagnie de Michel Sapin dans le public, lui répond :

La droite est décidément indécrottable. Vous ne pouvez pas envisager qu’avec la gauche au pouvoir les méthodes aient changé, que le respect de l’Etat de droit est total. La présomption d’innocence et l’indépendance de la justice ont été enfin rétablies.

Elle assure que "la procédure a été respectée", mettant en avant la régularité de la remontée d'informations, comme l'ouverture d'une information judiciaire ou la tenue d'une perquisition visant l'ex-chef de l'Etat, auprès de la garde des Sceaux.

Quelques minutes plus tard, Luc Chatel estimera également "curieux voire déplacé" que François Hollande ait reçu les deux journalistes auteurs des révélations sur les écoutes le jour de la sortie de leur enquête. Les deux bords ont confirmé cette visite, prévue de longue dates selon eux, dans le cadre de la rédaction d'un ouvrage sur le président de la République. L'ex-ministre de l’Éducation assure qu'à sa place, il "ne les aurait pas reçus".

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