MASTER TROLL - Depuis la victoire de la gauche radicale aux élections législatives grecques, les responsables politiques français, de l'extrême gauche à l'extrême droite, encensent Syriza. Jean-Luc Mélenchon, lui, se rêve en Alexis Tsipras, leader de la coalition victorieuse et nouveau Premier ministre grec. Un emballement que préfère tempérer Jean-Vincent Placé qui, contrairement à Cécile Duflot, n'est pas du tout en phase de rapprochement avec le Front de gauche.
Pour lui, Alexis Tsipras a bien été un temps le "Mélenchon grec" - un qualificatif que le leader du Front de gauche se plait lui-même à rappeler - mais il a su évoluer depuis. D'où sa victoire.
Invité de France Bleu 107.1 ce 26 janvier, le sénateur écolo lance une analyse cruelle envers Jean-Luc Mélenchon, lui qui veut voir s'allier la gauche de la gauche et les écolos :
Le Tsipras d’il y a six ans, c’était plutôt le Mélenchon actuel et le Tsipras d’aujourd’hui serait un petit peu entre Hollande, Cécile Duflot et moi-même ! C’est-à-dire quelqu’un qui cherche l’unité, le rassemblement, autour des idées sociales et écologistes.
Et d'en rajouter une couche :
[Syriza et le Front de gauche], je pense que ça n'a rien à voir. Peut-être qu'il y a six ans, Syriza était le Front de gauche.
En 2009, Syriza n'avait recueilli que 4.6% des voix aux élections législatives. Autrement dit, selon Jean-Vincent Placé, le Alexis Tsipras dans l'échec ressemble à Jean-Luc Mélenchon, et le Alexis Tsipras victorieux est un mélange de lui-même, Hollande et Duflot. Une analyse proche du ministre Jean-Marie Le Guen qui estime, lui aussi, que Syriza "est en train de se mettre sur des positions euro-compatibles plus proches de celles de François hollande que de celles de Jean-Luc Mélenchon".
Le désormais Premier ministre grec a été selon Jean-Vincent Placé "capable de sortir de son message initial d'il y a cinq ou six ans" et cette évolution a été "le fruit de son succès".
Invité à réagir par Le Scan, Jean-Luc Mélenchon a répondu :
Je m'en fous. Jean-Vincent Placé cherche à créer des incidents. Au lieu de faire la fine gueule, il ferait mieux de rappeler que Syriza est allié avec les Verts grecs [un objectif que veut atteindre Jean-Luc Mélenchon pour les élections françaises, ndlr]. Mais pour lécher les bottes de François Hollande, le ticket d'entrée est de me diaboliser. S'il n'est pas content, il n'a qu'à aller au gouvernement. Mais ... je crois que personne ne veut de lui.