Sivens : Manuel Valls répond à Cécile Duflot et condamne "les déclarations à l'emporte-pièce"

Publié à 15h33, le 28 octobre 2014 , Modifié à 17h50, le 28 octobre 2014

Sivens : Manuel Valls répond à Cécile Duflot et condamne "les déclarations à l'emporte-pièce"
Manuel Valls et Cécile Duflot © MaxPPP - Montage Le Lab

UN PEU DE DÉCENCE SVP - La matinée de ce mardi 28 octobre a été marquée par de multiples prises de parole politiques au sujet de la mort d'un jeune militant opposé au projet de barrage à Sivens (Tarn), dans la soirée de samedi 25 octobre. L'ancienne ministre du Logement et députée EELV Cécile Duflot s'est particulièrement illustrée, estimant que le décès de Rémi Fraisse resterait "une tache indélébile sur l’action du gouvernement".

Devant l'ampleur politique que prend peu à peu ce drame, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno le Roux, a décidé de poser une question sur le sujet à Manuel Valls, lors des questions au gouvernement ce mardi. Le chef de file des députés socialistes a notamment présenté à la famille du jeune homme "les condoléances de [son] groupe mais aussi, au-delà, de la représentation nationale". Et s'il a estimé que "cet acte ne doit pas être banalisé ni utilisé", Bruno Le Roux a également entamé un rappel à l'ordre envers les élus par trop virulents :

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Dans un État de droit, chacun doit respecter les règles de notre démocratie. La violence n'est à aucun moment la réponse à apporter à une situation qui ne convient pas à quelques uns.



Ce n'est pas à nous de pointer du doigt, de raviver les tensions ou d'attiser les clivages. J'appelle au respect de chacun et à la compassion de tous.

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Le Premier ministre a poursuivi cette mise en garde, même si Cécile Duflot n'a jamais été explicitement citée :

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La justice a été saisie et a besoin de mener, oserais-je le rappeler, dans la sérénité les actes d'enquête et d'expertise indispensables. [...] Je n'accepte pas les mises en cause et certaines accusations portées à l'extérieur de cet hémicycle à l'égard du ministre de l'Intérieur [Bernard Cazeneuve, ndlr], à qui je rappelle ma solidarité.



Chacun doit faire preuve de responsabilité mais aussi de dignité, c'est la seule attitude possible. Quand on est élu, on ne peut pas faire de déclaration à l'emporte-pièce, on ne peut pas désigner de responsables alors que la justice n'a pas encore fini son travail.



J'en appelle à la tempérance et à la décence. Par respect pour la famille et pour ce jeune homme, c'est ainsi que face à ce drame nous rassemblerons tous les Français.

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Ces avertissements n'ont visiblement pas suffi à François de Rugy. Le président du groupe écologiste s'est lui aussi adressé à Manuel Valls, estimant que "quelles que soient les conclusions de l'enquête, ce drame marque l'échec de l'État." Et d'ajouter :

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Il vous appartiendra, monsieur le Premier ministre, d'en tirer toutes les conséquences.

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Prenant "note" du "ton" du député EELV, le chef du gouvernement a répondu avec sans se départir de son calme :

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Aucun d'entre nous ne peut tirer de conclusions hâtives. Face à cette mort, il y a forcément un échec. Et cet échec, c'est celui de la société face à cette violence que je condamnais tout à l'heure. [...] Attendons les conclusions de la justice.

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Plus tard dans l'après-midi, le procureur d'Albi Claude Dérens a tenu une conférence de presse pour communiquer les résultats des dernières analyses effectuées sur les vêtements de Rémi Fraisse. Et celles-ci ont révélé la présence de "traces de TNT" provenant vraisemblablement d'une grenade offensive lancée par les gendarmes, a-t-il annoncé :

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On a retrouvé des traces de TNT, sur certains scellés, provenant des effets vestimentaires de la victime. [Ces résultats] orientent donc l'enquête, puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type 'grenade offensive' semble acquise au dossier. [...] Le TNT figure dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes.

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[Edit 15h50 : ajout de l'échange de Rugy - Valls]

[Edit 17h45 : ajout des résultats d'analyse]

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