"Système quasi mafieux", "milice"… Quand un proche de Manuel Valls commente l'affaire Dassault

Publié à 19h15, le 18 novembre 2014 , Modifié à 19h15, le 18 novembre 2014

"Système quasi mafieux", "milice"… Quand un proche de Manuel Valls commente l'affaire Dassault
Luc Carvounas © Christophe Morin / IP3

Luc Carvounas est proche de Manuel Valls. Et il est également sénateur. Aussi, lorsqu'il s'agit de commenter les soucis judiciaires de son collègue UMP de la chambre haute Serge Dassault, l'élu PS du Val-de-Marne ne prend pas vraiment de pincettes.

Un comptable suisse, entendu début octobre par les juges enquêtant sur les soupçons d'achat de voix à Corbeil-Essonnes, a décrit comment, selon lui, il a remis pour 53 millions d'euros au maire et sénateur UMP de la ville. L'information, révélée par France Inter et Libération, est commentée par Luc Carvounas, interrogé par Public Sénat. Il dit :

Chacun sait, de quelle manière finalement le système Dassault s’est mis en place. Je me souviens, en leur temps, de nombreux responsables nationaux de l’Essonne, Manuel Valls en l’occurrence, avaient dénoncé un système quasi mafieux à l'époque dans cette collectivité.

"Système quasi mafieux". Le terme est fort. Mais Luc Carvounas ne s'arrête pas là. Alors qu'il décrit le fonctionnement de Corbeil-Essonnes, le sénateur PS ajoute :

Je me souviens m’être rendu à l’une des nombreuses partielles un soir.  Je suis maire d’Alfortville. Ce que j’ai vu me semblait un peu étrange, de voir une sorte de milice issue des quartiers qui sécurisait le bâtiment de l’Hôtel de ville.

Des propos enregistrés par Public Sénat et à retrouver en vidéo ci-dessous :



De son côté, Serge Dassault assure depuis le début de l'affaire le concernant être parfaitement innocent. D'accord, il a bien effectué des "dons" à certains administrés mais non, il n'a jamais acheté de voix.

Peu ou prou la défense adoptée ce mardi 18 novembre par Philippe Dominati, sénateur UMP de Paris. "Généralement, les élus sont suspectés d’enrichissement personnel. Cette affaire dénote car il s’agit en l’occurrence d’un élu qui donne sa fortune personnelle à l’égard de ses concitoyens et de sa ville. Donc Il invente le délit de désenrichissement personnel. Peut-être que c‘est une nouveauté dans le monde judiciaire", a-t-il déclaré auprès de Public Sénat.

Âgé de 89 ans, Serge Dassault avait été mis en examen en avril pour "achat de votes", "complicité de financement illicite de campagne électorale" et "financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé".

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