DÉSOLÉ PAULO - Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, indique ce jeudi 20 mars sur les ondes d'Europe 1 n'avoir "fourni aucune pièce d'identité" à SFR pour fournir à Nicolas Sarkozy un téléphone sous le nom d'emprunt de Paul Bismuth, un nom qu'il a "donné par hasard".
Le Mondea révélé le 7 mars que l'ancien président de la République avait été mis sur écoutes par la Justice dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire pour "corruption" sur un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. Et l'ancien président de la République communiquait donc notamment avec un téléphone acheté sous le nom de Paul Bismuth.
"J’ai utilisé ces portables à partir de juillet 2012 parce que je redoutais des écoutes illégales, sauvages", répète l'avocat de Nicolas Sarkozy, en précisant la date, alors que les écoutes ont commencé le 3 septembre 2013, et en faisant référence aux écoutes pratiquées sous les deux septennats de François Mitterrand : "J’ai de la mémoire, Nicolas Sarkozy avait quitté le pouvoir, les écoutes de l’Élysée, en d’autre temps, ça a existé".
Interrogé sur Paul Bismuth, son ancien camarade de lycée dont il a emprunté l'identité pour acheter un téléphone à son célèbre client, Thierry Herzog formule un embryon d'excuse publique tout en plaidant la coïncidence : "Il y en a sans doute beaucoup des Paul Bismuth. C’est un nom que j’ai donné par hasard.[...] Il le sait, il m’a téléphoné, c’est tout à fait le fruit du hasard".
Alors que, selon Le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy a envoyé des émissaires pour dissuader Paul Bismuth de porter plainte pour "usurpation d'identité", son avocat précise :
Je n’ai fourni aucune pièce d’identité et, pour l’instant, je ne suis pas encore accusé de ce genre d’infraction.
Une usurpation d'identité qui pourrait être établie si un document au nom de Paul Bismuth est retrouvé dans les fichiers de SFR, qui a vendu les cartes prépayées à Thierry Herzog. Et dans le cas où le revendeur n'aurait pas réalisé, comme il le doit légalement, la photocopie d'une pièce d'identité, c'est SFR qui pourrait être "envoyé au tribunal", selon un policier interrogé par Le Canard.