Les pronostics des journalistes, il n'en a cure. Lors d'une conférence de presse organisée ce 10 décembre en sortie de conseil des ministres pour présenter la loi Macron, Manuel Valls a moqué ceux qui annoncent des discussions tendues et un vote serré dans l'hémicycle pour cette vaste loi croissance :
Va s’ouvrir maintenant la phase d’examen à l’Assemblée nationale toujours dans le dialogue et je suis certain qu’elle permettra d’améliorer, d’enrichir le projet de loi et que la majorité, n’en doutons pas, s’engagera sur ce texte important.
Si je reprenais les pronostics concernant tous les textes qui ne devaient pas être adoptés par l’Assemblée nationale ces dernières semaines, la liste – vous êtes de bons pronostiqueurs – serait extrêmement longue. Hier encore, le projet de loi de finances rectificative a été adopté à la majorité absolue, et le texte sur les régions a franchi l’avant dernière étape.
Une pique adressée aux frondeurs mais également aux journalistes qui, lors des derniers votes sur le budget rectificatif 2014, le Budget 2015 ou encore le budget de la Sécu 2015, ont prédit des adoptions difficiles. De fait, les textes n'ont pas toujours fait l'unanimité. Le Budget 2015 est ainsi passé avec seulement 9 voix de la majorité absolue et avec 37 abstentions socialistes. Celui sur le budget de la Sécu a été adopté a douze voix près. Le budget rectificatif est en revanche passé à presque 30 voix.
Concernant la loi Macron, la majorité socialiste peut se crisper tout particulièrement sur la question du travail le dimanche. Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a ainsi régulièrement affiché son opposition à l'ouverture dominicale des magasins, tout comme Martine Aubry. La porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Annick Lepetit, a cependant fait savoir que les députés étaient prêts à travailler sur le sujet si certains principes étaient respectés : le caractère "exceptionnel" du travail le dimanche, le volontariat ou encore la compensation pour ce jour travaillé.
BONUS TRACK
Serrez les rangs. Comme le raconte Libération ce 10 décembre, les ministres ont été priés de se grouper derrière le Premier ministre pour cette communication inhabituelle post-conseil des ministres. "Il faut créer en permanence des réflexes de soutien et de solidarité", théorisait également Manuel Valls le 9 décembre en déplacement à Prague.
Résultat, pour l'image, une dizaine de ministres sont venus soutenir leur chef de gouvernement ce mercredi : François Rebsamen, Alain Vidalies, Thierry Mandon, Stéphane Le Foll, Axelle Lemaire, Michel Sapin ou encore Christiane Taubira. Plusieurs sont également intervenus lors des questions-réponses avec la salle, affichant ainsi l'unité sur cette loi Macron, chacun dans leur domaine.
Ici, lorsque Emmanuel Macron a pris la parole pour détailler sa loi :
