COME TOGETHER, RIGHT NOW - La motion de censure contre le gouvernement déposée par l'UMP et à laquelle s'est associée l'UDI, après l'utilisation du 49.3 pour faire adopter la loi Macron, n'a certes aucune chance d'aboutir. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer d'en faire un beau moment d'union anti-gouvernementale.
Ainsi Xavier Bertrand invite-t-il officiellement les frondeurs du PS et les Verts à voter la censure en compagnie de l'opposition de droite, mais aussi, et cela est plus surprenant, du Front de Gauche. Sur iTÉLÉ mardi 17 février, l'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy a d'abord estimé que François Hollande et Manuel Valls "payent le mensonge du début du quinquennat", le premier ayant été élu "notamment avec la taxe à 75%".
Il embraye :
"D'une certaine façon, les frondeurs du PS sont plus cohérents que le président de la République et que le Premier ministre, parce qu'eux ne veulent pas rester sur ce mensonge. Mais s'ils sont tout à fait cohérents, les frondeurs du PS, comme les Verts, ils devraient voter la motion de censure que nous présenterons. Parce que quand nous voulons censurer cette politique économique qui a échoué - 3 millions de chômeurs, on voit aujourd'hui les déficits, le désespoir, la colère dans le pays - c'est cette politique-là qui est responsable depuis maintenant plus de deux ans.
"
Et le maire de Saint-Quentin de mettre ces élus socialistes et écologistes, opposés à la politique économique de l'exécutif, face à leurs responsabilités :
"Ils sont cohérents ou ils sont pas cohérents ? Il sont contre ou ils sont pour ? À eux de le dire, ça sera un moment de clarté. Moi je plaide pour la cohérence du début jusqu'à la fin.
"
S'ils venaient à voter la censure, les frondeurs acteraient par là une rupture définitive avec la majorité gouvernementale.
[Bonus Track]
Xavier Bertrand fait par ailleurs un bien triste constat vis-à-vis de l'avenir, après ce recours au 49.3. Selon lui, "le quinquennat est terminé", tout simplement. Il explique :
"On s'aperçoit d'une chose avec l'usage du 49-3 : ce passage en force montre bien que le quinquennat est terminé. Nous sommes à mi-mandat. Ce qui est grave, c'est qu'aujourd'hui il n'y a pas de majorité pour le Premier ministre, pour le président de la République. Ceux qui pensaient qu'il y aurait encore des réformes, c'est terminé, tous ces espoirs-là sont terminés. Le quinquennat, aujourd'hui, à mi-mandat, est terminé.
"