A chaque fait divers sa zone de sécurité prioritaire ?

Publié à 18h00, le 02 octobre 2012 , Modifié à 18h00, le 02 octobre 2012

A chaque fait divers sa zone de sécurité prioritaire ?
Manuel Valls à Grenoble le 2 octobre 2012 (Maxppp)

"Valls place Echirolles en zone de sécurité prioritaire". Voilà la réponse – immédiate – du ministre de l’Intérieur à l'assassinat, le 28 septembre, de deux hommes de 21 ans dans ce quartier de Grenoble. Une annonce avec comme un air de déjà vu.

Début août, Manuel Valls a défini quinze premières zones de sécurité prioritaire (ZSP), ces lieux où "la délinquance est à attaquer en priorité sur le territoire". De cinquante à soixante nouvelles zones devaient suivre. Et, de fait, les annonces qui ont suivi ont correspondu avec certains faits divers.

Exemple à Amiens, mi-août. Dans ce cas, la ville faisait déjà partie de la liste initiale des quinze mais, comme le rappelle lejdd.fr,  une nuit d’affrontements entre jeunes et policiers a précipité la venue – chahutée – de Manuel Valls et la communication sur le classement des ZSP. Dans le quartier Nord d’Amiens, près d’une vingtaine de policiers avaient été blessés, plusieurs lieux comme un centre sportif, une école et un centre de loisirs avaient été détruits et de nombreuses voitures incendiées.

Exemple également à Marseille le 6 septembre. La ville a,  elle aussi, été désignée comme ZLP dès le premier classement. Mais après plusieurs fusillades durant l’été, un comité interministériel s’est réuni pour aboutir à l’annonce suivante : la création d’une nouvelle zone, en plus de celle concernant les quartiers Nord, dans le sud de la cité phocéenne.

S’agissant d’Echirolles, et plus précisément du quartier de la Villeneuve dans la banlieue de Grenoble, la ZSP est une vraie nouveauté :

Il y aura des zones de sécurité prioritaires, elles concerneront évidemment ces quartiers, pour mieux coordonner le travail des forces de l'ordre, pour mobiliser l'ensemble des acteurs.

Le placement de la Villeneuve en ZSP n’est cependant pas une surprise. C’est dans ce quartier de Grenoble que des violences urbaines avaient éclaté en juillet 2012 après la mort d’un braqueur présumé, au cours d’une fusillade avec la police. Le Parti socialiste avait alors estimé que ces incidents étaient une preuve que "le gouvernement est totalement débordé dans sa lutte contre l’insécurité".

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