SI J'ÉTAIS TOI ... - "Tu fais chier la terre entière avec ton aéroport de Notre-Dame-des-Landes" ... Ce 4 avril sur BFMTV, Manuel Valls - venu parler principalement de l'affaire Cahuzac - a été prié de commenter l'emportement d'Arnaud Montebourg à l'égard de Jean-Marc Ayrault, rapporté dans l'ouvrage Florange, la tragédie de la gauche.
Qu'aurait-il fait, lui, à la place du Premier ministre ? Le ministre de l'Intérieur commence par tenter d'éviter la question, arguant qu'il s'agit d'une "discussion entre deux hommes qui n'avait pas vocation à être publique".
Mais devant l'instance de Jean-Jacques Bourdin, il se lance.
"Vous le virez ?", lui demande le journaliste. Réponse du ministre :
Sans doute.
Comprenant que cette réponse pourrait être prise comme une mise en cause de la décision - et surtout de l'autorité - de Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls poursuit :
Mais ce n’est pas le choix qui a été fait, et je ne suis pas le Premier ministre !
Jean-Marc Ayrault exerce cette autorité
Il y a une confusion sur ce qu’est l’autorité: c’est de faire respecter les institutions, de redresser le pays, de faire que les Français reprennent espoir. (...)
Je pense que l’autorité, elle s’exerce pour le dialogue, la confrontation des idées, le travail d’équipe. Et c’est ce que le président et le Premier ministre font.
A la place de Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls aurait donc mis Arnaud Montebourg à la porte. Mais prend soin de préciser que cela n'a rien à voir avec une question d'autorité.
Quelques jours plus tôt, Michel Sapin avait lui aussi donné son avis sur l'altercation. En soutien total de Jean-Marc Ayrault, il avait estimé que ce dernier avait justement réaffirmé son autorité à cette occasion :
L’autorité n’est pas de dire "tu sors"à chaque fois que quelqu’un perd ses nerfs. C’est de ramener chacun au principal. Le principal c’est l’action gouvernementale et l’action en commun, avec des personnalités heureusement différentes.