LES MOTS POUR LE DIRE - Sixième visite en Corrèze pour le président Hollande. Et quatrième prise de parole - sans compter une petite blague - pour tenter d'éteindre l'incendie Cahuzac.
Après le communiqué lapidaire, l'allocution télévisée solennelle pour dégainer trois mesures, et la conférence de presse de crise au Maroc, François Hollande a profité ce samedi 6 avril d'une cérémonie de remise de décorations à d'anciens Résistants et patrons à Tulle pour donner une leçon républicaine sur les mérites de la vertu en politique.
Impossible, évidemment, de ne pas penser à l'ancien ministre du Budget mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.
François Hollande déclare ainsi que:
Chacune et chacun doit servir, à sa place, la République, d'une manière exemplaire avec le souci de faire le mieux possible et de donner aux autres le meilleur de soi-même.
Celui qui prépare un "choc de moralisation" ajoute :
Dans un moment où il doit y avoir des valeurs qui doivent être portées, une exigence morale pour tous ceux qui ont des responsabilités à quelque niveau que ce soit, une cérémonie comme celle-là a du sens.
Et le chef de l'État d'indiquer également au cours de cette cérémonie de remise de la légion d'honneur et de l'ordre du mérite à huit Corréziens :
Chaque manquement est une faute mais en même temps chaque talent, qualité, mis au service de la société, justifient une récompense et un honneur.
[Bonus track] Pendant ce temps là, à Paris, l'exécutif prépare dans l'urgence sur une loi de moralisation de la vie politique.
Mais dans les colonnes du Parisien (article payant), un ministre, qui tient à garder l'anonymat, est plus que sceptique :
On peut faire tout ce qu'on veut, courir en string sur le boulevard Saint-Germain, ça ne changera rien...