Pour Manuel Valls, en "on", il y eu "une forme d’indécence" dans l’importance médiatique accordée à Leonarda. Et particulièrement dans la manière des chaînes d’info en continu de mettre en scène la jeune fille d’origine kosovare après l’intervention, décriée, de François Hollande, le samedi 19 octobre, lui proposant de revenir en France, "mais elle seule".
Une mise en scène qui a, semble-t-il, fortement irrité le chef de l’Etat. Selon Le Canard Enchaîné du 23 octobre, François Hollande s’est emporté contre ces chaînes d’info en continu qui ont donné l’impression, écrit l’hebdomadaire, "d’un dialogue entre le président et la lycéenne".
"C’est un vrai scandale", a ainsi pesté François Hollande, selon des propos rapportés par le palmipède, dénonçant une forme de "montage" malhonnête :
BFM TV et i>Télé ont procédé à une sorte de montage.
Cela participe d’une manipulation permanente de tout ce que je dis ou fait, et ça ne peut que contribuer à abaisser la fonction présidentielle.
Dans son éditorial quotidien sur Europe 1, Caroline Roux révèle que "l’Elysée n’avait pas anticipé la réponse en directe de la collégienne à la proposition du président". Selon l’éditorialiste, "un haut gradé de la majorité" a ainsi commenté l’affaire :
François Hollande pense qu’il a été planté par Harlem Désir et par BFM TV.
Car la prise de position, contradictoire avec celle du chef de l’Etat, du patron du PS a tout autant irrité l’exécutif que le traitement médiatique de l’affaire.
Mais au-delà des personnes, ou médias, visés, c’est le processus de communication autour de l’intervention de François Hollande qui interpelle. Dans Libération de ce 23 octobre, "un conseiller" analyse ainsi :
Quand on choisit de faire sortir le président sur un sujet comme ça, on met en place un dispositif pour relayer la parole présidentielle tout le week-end… mais, là, rien.
Et d’ajouter :
La réalité, c’est que très peu de monde était dans la boucle.