Attentats à Paris : après les perturbations à l’Assemblée nationale, une séance de débat digne au Sénat

Publié à 18h18, le 17 novembre 2015 , Modifié à 18h32, le 17 novembre 2015

Attentats à Paris : après les perturbations à l’Assemblée nationale, une séance de débat digne au Sénat
© FRANCOIS GUILLOT / AFP

DIGNITÉ - Ce 17 novembre, la démocratie reprenait un rythme de vie normal après la réunion du Congrès de la veille. Pourtant, les débats très (trop) agités lors des questions au gouvernement ont brisé une unité nationale, déjà quelque peu vacillante.

Dans la foulée des questions au gouvernement de l’Assemblée nationale, c’est la séance au Sénat qui s’est ouverte. Et cette fois-ci, pas de cris, de huées, ni de comportements déplacés. Un débat politique digne où les intervenants se répondaient avec respect. En atteste un échange très courtois entre Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, et Manuel Valls. À la sortie de la séance, le sénateur LR dit d’ailleurs :

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Entre deux personnes qui connaissent la fonction, on connaît suffisamment la difficulté de la fonction pour se respecter. Les polémiques ne sont pas de circonstances.

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Les députés apprécieront. 

Deux petits moments de gronde cependant sont à signaler.

Le premier est dû à une intervention de Jean-Marie Le Guen après une question de la sénatrice communiste Cécile Cukierman. Celle-ci l'interroge sur les renforts policiers annoncés par François Hollande. Il répond :

 

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C’est ainsi, et je vous le confirme, que 5.000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés d’ici deux ans afin de porter le total des créations d’emploi sur la sécurité à 10.000 sur l’ensemble du quinquennat. Ce qui, évidemment, compensera ce qu’il s’est passé dans le quinquennat précédent.

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Grondements sur les bancs de l'opposition mais Jean-Marie Le Guen continue :

 

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Vous avez raison de protester mes chers collègues. 

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Autre moment de légère tension : Manuel Valls et l'hommage aux victimes. Le Premier ministre commence son intervention, après une question de Philippe Bas, président de la commission des lois, sur la modification constitutionnelle :

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D’abord, je veux saluer comme vous la dignité et la force du peuple français une nouvelle fois. J’ai eu l’occasion de le dire, d’ailleurs dans une autre ambiance, à l’Assemblée nationale tout à l’heure. 

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Il poursuit :

 

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Mesdames et messieurs les sénateurs, je vous le dit du fond du cœur, quand les Français nous regardent, le président Larcher commence toujours, toujours, par ces mots : 'cette séance est télévisée'. Pourrions-nous au moins, surtout pendant cette séance particulièrement éclairée, les uns et les autres nous respecter ? Je ne donne aucune leçon, je ne donne aucune leçon, certains d’entre vous s’expriment et je vous le dis calmement, et je resterai calme : je vous le dis, je vais jusqu’au bout et je réponds au président Bas si vous le permettez. Encore, si vous le permettez encore pour ceux qui ont voulu me répondre.

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Des légers brouhahas, quelques contestations et une voix un peu ferme de la part de Manuel Valls. Rien de bien méchant cependant.

Cette assemblée qui s’enorgueillit souvent d’être celle des "sages" mériterait presque son surnom aujourd’hui. 





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