Attentats à Paris : les déclarations et conséquences politiques au jour d'après

Publié à 07h41, le 14 novembre 2015 , Modifié à 08h56, le 15 novembre 2015

Attentats à Paris : les déclarations et conséquences politiques au jour d'après

Vendredi 13 novembre au soir, Paris et Saint-Denis ont été touchés par des attentats qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés dont 99 en "urgence absolue". François Hollande a décrété l'état d'urgence et le rétablissement des contrôles aux frontières . Au lendemain de ce drame, le Lab vous propose de suivre en direct les principales réactions et déclarations politiques.

>> Ce live a été actualisé au fur et à mesure de la journée. Il présente désormais le film des événements politiques de ce samedi 14 novembre.

#Le mépris et l’amour

Jean-Luc Mélenchon est l’invité de l’émission spéciale de Laurent Ruquier On est solidaires. Il commence en parlant de Daesh, expliquant qu’il "hait nos agresseurs". Et même plus : "Je ne me contente pas de les haïr. Je les méprise."

Et puis il parle de nous, les Français, et la peur que peut susciter les attentats. "Pour pouvoir être courageux, il faut avoir peur", explique-t-il avant d’ajouter que cette peur doit nous conduire à empêcher "nos ennemis" d’atteindre "leurs objectifs". Il précise :

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Ils veulent nous diviser. Ils veulent obtenir un clivage entre les musulmans et le reste de la société. […] L’Islam n’a rien à voir avec ça. Les croyants en France, pas un de ferait de mal à une mouche sinon une poignée d'énergumènes que nous trouvons dans toutes les religions. […] Notre premier devoir est donc  un devoir d’amour.

 

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#L’instant

Le Daily Mail publie des photos de l’instant où, au Stade de France, François Hollande est informé des attaques : 


© GoffPhoto.Com

#UneBougiePourParis

Ce samedi soir, les Français étaient invités à mettre une bougie à leurs fenêtres en hommage aux victimes des attentats de Paris. François Bayrou a encouragé les habitants de Pau à faire ce geste : 

Emmanuelle Cosse a pour sa part diffusé cette photo : 

#Changement

Pour Alain Juppé, il est "indispensable de clarifier les objectifs de la coalition internationale" contre Daesh car celle-ci, juge-t-il, n’est pas efficace. Invité de France 2, l’ancien Premier ministre explique avoir changé d’avis à ce sujet :

 

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J’étais sur la ligne du gouvernement : Ni Daesh, ni Bachar [el-Assad]. Aujourd’hui, il y a des hiérarchies, il y a des priorités : il faut écraser Daesh puis ensuite nous verrons comment organiser la réconciliation des Syriens en changeant les équipes de Damas.

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#Oui mais non

Le député LR des Français de l’étranger Thierry Mariani évoque dans un tweet que l’heure est, effectivement, à "l’unité nationale". L’élu, président du mouvement interne très à droite, la Droite Populaire, ajoute tout de même qu’il était "totalement irresponsable" d’avoir " renoncé pendant des mois à défendre les frontières de l’Europe". Pour Thierry Mariani, "l’unité nationale" aura duré le temps de trois petits points...

#"Nous gagnerons cette guerre"

Pour la première fois depuis les attaques du vendredi 13 novembre, Manuel Valls s’exprime. Invité du journal de TF1, il martèle que la France est "en guerre". Il ajoute : 

 

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Et nous agirons et nous frapperons. Nous frapperons cet ennemi pour le détruire, bien sûr en France et en Europe, pour poursuivre ceux qui ont commis cet acte mais aussi en Syrie et en Irak. Et nous répondrons au même niveau que cette attaque. […] Et nous gagnerons cette guerre

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#Dialogue

Dans une interview accordée au Parisien , François Fillon reproche au gouvernement un manque de dialogue avec l’opposition depuis les attentats de janvier. Invitant François Hollande à "changer de stratégie au Proche-Orient", l’ancien Premier ministre enjoint le président à "dialoguer vraiment avec l’opposition sur la construction d’une politique d’unité nationale". Il ajoute :

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Ce qui a manqué après les attentats de janvier, c’était une écoute de l’opposition et de ses propositions.

 

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#Chevet

Le président François Hollande s'est rendu à l'hôpital Saint-Antoine. Le chef de l'État a rencontré des victimes et le personnel soignant de l'établissement parisien. Accompagné de Manuel Valls, Marisol Touraine et Anne Hidalgo, le président de la République a "exprimé sa gratitude" aux secouristes et au personnel soignant.

#3.000

L'Élysée annonce samedi en fin de journée le déploiement de 3.000 militaires supplémentaires d'ici mardi 17 novembre.

#La Tour Eiffel éteinte

En signe de deuil, la Tour Eiffel sera éteinte ce samedi annonce la maire de Paris Anne Hidalgo : 

#Pas de congrès des maires

"À la demande de l'État", le congrès de l'association des maires de France, initialement prévu du mardi 16 au jeudi 18 novembre, est annulé. Il est reporté au 31 mai, annonce l'AMF. 11.000 maires devaient se rassembler. Manuel Valls devait participer à la réunion.

#La COP21 maintenue

Depuis Vienne, en Autriche, Laurent Fabius assure que la COP21 aura bien lieu à Paris : 

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La COP21 doit se tenir. Elle se tiendra avec des mesures de sécurité renforcées mais c’est une action absolument indispensable contre le dérèglement climatique et bien évidement elle se tiendra.

 

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#Nouveau conseil des ministres élargi

Pour la deuxième fois depuis les attentats, le conseil des ministres se réunit à l'Élysée :

#"Boue populiste"

Face à l'indécence des réactions politiciennes à chaud, notamment d'une partie de l'extrême droite, le sénateur PS Luc Carvounas "condamne" avec "la plus grande fermeté ces propos". Pour ce proche de Manuel Valls, "le parti de Marine Le Pen cherche désespérément à diviser la France et les Français en tenant des propos ignobles". Il répond également aux "propos consternants" de Gilbert Collard qui a appelé à voter Marine Le Pen dans un élan de récupération . Il dit :

 

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Les propos consternants de Gilbert Collard qui emboîte le pas de ses comparses Louis Alliot et Nicolas Bay, tous proches collaborateurs de Marine Le Pen, sont à ce titre révélateurs de la boue populiste dans laquelle se vautre aujourd’hui le Front National.

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#Marine Le Pen : "les Français ne sont plus en sécurité"

Marine Le Pen s'exprime à 15h depuis le siège du Front national. La cheffe frontiste affirme : 

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La France et les Français ne sont plus en sécurité. Mon devoir est de vous le dire.

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Elle en profite pour saluer la décision de François Hollande de rétablir les contrôles aux frontières. Mais elle juge "indispensable que la France retrouve la maîtrise des frontière nationales définitivement". 

#Raffarin exhorte "la politique à fuir la com’"

Dans un billet de blog , Jean-Pierre Raffarin demande aux "autorités" de "faire preuve de sobriété" et exhorte, alors qu’une partie de l’extrême droite joue la carte de la récupération :

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La politique doit fuir la com’ et les ego-bavardages. Le silence, le recueillement, reste le message le plus fort, le plus désintéressé.

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"Après le temps du respect viendra le moment où nous devrons analyser les conditions de notre guerre contre l’Etat islamique", poursuit l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

#Décence

Le député LR de la Marne Benoist Apparu demande à ses collègues politiques de respecter un temps de décence après les attentats de Paris. Son message s'adresse notamment à ceux qui, comme Nadine Morano, "demandent des démissions". 

#Le Congrès, une bonne idée ?

Dans un tweet rapidement supprimé, le député LR Marc Laffineur s'interroge sur le fait de savoir si François Hollande doit s'exprimer devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles lundi . Il dit :

 

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Devant un tel drame et tant d'horreur, mobiliser autant de forces de police pour un discours présidentiel à Versailles, est-ce l'urgence ?

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#Morano veut la démission de Cazeneuve

Comme le relève Marianne , Nadine Morano a publié un message sur Facebook dans lequel l'eurodéputée LR demande "des comptes au gouvernement de la France". Mais pas que. Elle réclame aussi la démission de Bernard Cazeneuve. elle écrit : 

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La posture martiale et les mots du ministre de l’Intérieur ne suffisent plus. Il doit présenter sa démission et des actes forts doivent être pris.

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#Valls au 20h

Le Premier ministre participera au 20h de TF1 ce samedi soir, annonce l'AFP, citant l'entourage du chef du gouvernement.

#Concorde

Jean-Christophe Cambadélis prend la parole aux alentours de 12h40. "Face à l'épreuve", le premier secrétaire du Parti socialiste en appelle à "la concorde nationale".


Il ajoute : 

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Je remercie le président Nicolas Sarkozy et tous les responsables politiques d'apporter leur concours à cette union.

 

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#"Sommet mondial contre le terrorisme"

Dans un communiqué, le sénateur LR Bruno Retailleau estime que "François Hollande doit profiter de la COP 21 pour organiser un sommet mondial contre le terrorisme". Il écrit :

 

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Après le deuil et la réunion du congrès, alors que la COP 21 va réunir les chefs d'état du monde entier à Paris, le Président Hollande doit prendre l'initiative de profiter de leur présence pour organiser un sommet mondial contre le terrorisme islamique et la sécurité dans le monde. Tout, absolument tout doit être mis en œuvre pour éradiquer DAESH !

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#Les ténors de LR réunis dimanche

Nicolas Sarkozy réunira dimanche 15 novembre à midi les ténors de Les Républicains. Il sera reçu à 10 h par François Hollande à l'Élysée.

#Conseil des ministres exceptionnel

Juste après l'allocution de François Hollande, l'Elysée a annoncé qu'un conseil des ministres se tiendrait "avec l'ensemble des membres du gouvernement à 15h", ce samedi. Dimanche à 17h, le chef de l'Etat recevra à l'Elysée dirigeants de l'ensemble des partis, y compris le FN, annonce la présidence. A 15h, il aura reçu les présidents de l'Assemblée, Claude Bartolone, et du Sénat, Gérard Larcher , ainsi que l'ensemble des présidents de groupes parlementaires pour préparer le congrès à Versailles de lundi.

#Sarkozy demande des "inflexions majeures"

Dans une allocution enregistrée, suivie d'une minute de silence, Nicolas Sarkozy a réclamé des "inflexions majeures" en matière de sécurité. Il a par ailleurs annoncé s'être entretenu ce samedi matin avec François Hollande, qu'il verra dimanche. 

#"Acte de guerre et deuil national"

François Hollande s'est exprimé après le conseil de défense exceptionnel. Le chef de l'Etat a parlé d'un "acte de guerre organisé, planifié depuis l'extérieur avec des complicités intérieures que l’enquête permettra d’établir". Et d'annoncer un "deuil national de trois jours" ainsi que la tenue d'une réunion du Parlement en Congrès à Versailles , dès lundi.

#Le porte-parole du PS dénonce "les charognards qui polémiquent"

Les réactions politiciennes à chaud , dès vendredi soir alors que la tragédie était encore en cours, ont choqué le porte-parole du PS. Olivier Faure dénonce ainsi "les charognards qui polémiquent toute honte bue" alors que "nous comptons encore les morts".

#Collard fait le lien avec les migrants

Invité de Sud Radio ce samedi 14 novembre, le député RBM Gilbert Collard a aussitôt établi un lien entre les attentats qui ont frappé Paris avec les migrants. "L'Etat islamique au Levant, ces ordures criminelles, nous ont annoncé que par la voie des migrants, ils allaient utiliser des armes, des armes humaines, on n’a rien fait", lance-t-il alors qu'on ne sait encore rien sur l'identité des terroristes. "A Calais la situation est insurrectionnelle", ajoute-t-il avant de minimiser son lien avec les migrants.

 

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Pour la première fois dans l’histoire de la violence, ce sont des migrants qui chargent des CRS. Faut arreter de raconter des conneries aux Français. On sait qu'ils sont sur le territoire pour tuer. Même si ce ne sont pas des migrants, ce qui est fort probable mais tant mieux, ne doit-on pas prendre en compte la menace de Daesh ?

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Et de demander à ce que "l'armée entre en action sur le territoire".

#La proposition de Wauquiez

Le numéro 2 bis de Les Républicains Laurent Wauquiez a demandé, comme le rapporte l'AFP, de placer les "4.000 personnes fichées pour terrorisme" dans des "centres d'internement". Il dit :

 

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Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s'agissait d'individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu'ils passent à l'acte. Je demande que toutes les personnes fichées soient placées dans des centres d'internement anti-terroristes spécifiquement dédiés. Notre système de défense doit maintenant être à la hauteur de la menace. Il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la France et de la République.

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#Les craintes de Valls

En déplacement à Dijon, quelques heures avant les attentats sanglants, Manuel Valls avait confié à l'Opinion ses craintes . "Il peut y avoir un attentat", livrait le Premier ministre. Qui ajoutait :

 

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C’est le seul truc qui peut nous empêcher de dormir. On peut avoir des attentats à tout moment, sous des formes très différentes, rien qu’en se procurant des armes à feu. (...) On voit bien que Daech est sans doute en difficulté sur le terrain, notamment en Irak. Daech a des visées à l’extérieur. 

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#Etat d'urgence

Annoncé par François Hollande et validé en Conseil des ministres, le décret instaurant l’état d’urgence à partir de vendredi minuit a été publié au JO

#Conseil de défense

Après un conseil des ministres exceptionnel qui s'est tenu à minuit afin de prendre le décret instaurant l'état d'urgence, François Hollande réunira ce samedi 14 novembre à 9h un conseil de Défense. Par ailleurs, une cellule de crise à été mise en place au ministère de l'Intérieur. 

#L'Assemblée exhorte à l'unité nationale

Dans la nuit du 13 au 14 novembre, l'ensemble des présidents des groupes parlementaires ainsi que le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone ont appelé, dans un communiqué commun, à l'unité nationale .

#Suspension de la campagne

L'ensemble des partis politiques (LR, PS, EELV, FN, Front de gauche, etc) ont décidé de suspendre leur campagne pour les élections régionales , qui doivent se tenir les 6 et 13 décembre, jusqu'à nouvel ordre.

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