BATTLE - Joute verbale à distance entre ministres de la Culture. Après les attaques de Frédéric Mitterrand, ex-locataire de la rue de Valois dans le Figaro, Aurélie Filippetti répond ce lundi 1er juillet sur BFM TV.
Pour la ministre, Frédéric Mitterrand est dans l'agitation médiatique. Elle le soupçonne de critiquer l'action du gouvernement pour exister et fait un lien avec sa future actualité :
Frédéric Mitterrand prépare le lancement de son prochain livre, qui doit sortir bientôt. Sinon je ne m'explique pas qu'il sorte de son silence pour se livrer à des attaques qui semblent fondées uniquement sur le désir de protéger deux ou trois personnes.
On ne l'avait pas entendu depuis un an sur les sujets qui animent le ministère de la Culture.
Aurélie Filippetti affiche des regrets sur une sortie très politique à son goût, alors que la passation de pouvoir s'était bien déroulée, Frédéric Mitterrand faisant même l'éloge d'une "ministre également artiste" :
C'est un petit peu triste, et assez inexplicable. On a l'habitude dans le monde politique des coups bas, c'est dommage que Frédéric Mitterrand se comporte comme ça.
L'élue lorraine s'étonne très traitée de "dogmatique" alors qu'elle s'apprête à défendre un texte de loi sur "l'indépendance de l'audiovisuel public", profitant au passage pour glisser une critique sur le bilan du quinquennat Sarkozy sur ce plan :
C'est un comble que je sois attaquée sur les nominations au moment ou je présente à l'Assemblée nationale un texte sur l'indépendance de l'audiovisuel public qui va permettre de redonner au CSA le pouvoir de nomination des présidents des entreprises de l'audiovisuel, pouvoir qui avait été capté par le précédent président de la République à son profit.
Dans Le Figaro, Frédéric Mitterrand racontait que généralement, les "socialistes n'ont pas de vision culturelle". Et attaquait "l'approche dogmatique" d'Aurélie Filippetti :
Je la connaissais un peu, j'aimais ses romans, surtout le premier. Lors de la passation de pouvoir, je l'avais aidée. Mais un an après, elle fait montre d'une approche totalement dogmatique de la Culture.
Revenant sur le départ du directeur du Musée Guimet Olivier de Bernon, de celui du Centre national du livre Jean-François Colosimo, ou encore du directeur du Centre dramatique national de Montpellier Jean-Marie Besset, l'ex-ministre juge qu'il "y a quelque chose de systématique dans les remplacements".
"Des évictions purement politiques", a jugé celui qui critiquait déjà quelques jours auparavant dans Le Monde ces choix du gouvernement.