Frédéric Mitterrand craint "l'émergence d'un terrorisme d'extrême droite" et un "Anders Breivik français"

Publié à 07h14, le 01 juillet 2013 , Modifié à 07h28, le 01 juillet 2013

Frédéric Mitterrand craint "l'émergence d'un terrorisme d'extrême droite" et un "Anders Breivik français"
Frédéric Mitterrand en 2012 (Maxppp)

Frédéric Mitterrand reprend la parole. Après une interview au Monde le 27 juin, l'ancien ministre de la Culture tape de nouveau sur le gouvernement socialiste dans Le Figaro de ce 1er juillet et regrette son absence de "vision culturelle". Mais Frédéric Mitterrand donne également son opinion plus globale sur le "climat politique actuel". Et dit craindre "un Anders Breivik français".

L'ex-ministre fait ainsi référence au jeune terroriste norvégien d'extrême-droite qui, le 22 juillet 2011, a assassiné 77 personnes dans un attentat à la bombe à Oslo, puis, le même jour, dans une fusillade sur l'île d'Utoya. Frédéric Mitterrand fait un lien entre les débats sur le mariage pour tous "mal géré"à gauche comme à droite, le développement de "délires homophobes", la montée du Front national et celle du terrorisme d'extrême droite :

Ce qui m'inquiète aujourd'hui, c'est la possible émergence d'un terrorisme d'extrême droite. Je redoute un Anders Breivik français.

Le mariage pour tous a été mal géré par la gauche, mais aussi par l'UMP. Tout cela a réveillé les démons. On a assisté à des délires homophobes et le sujet est devenu clivant. Dans cinq ans, on ne parlera plus de ce sujet.

Entre temps, Marine Le Pen a réussi à dé-diaboliser la Front national et la droite est divisée. Une partie de la droite n'a pas compris que la France est devenue diverse.

Le reste de l'interview est consacré à la politique culturelle menée depuis l'arrivée de François Hollande. Frédéric Mitterrand dit tout le mal qu'il en pense et regrette notamment l'action d'Aurélie Filippetti, pourtant soutenue à son arrivée au ministère :

Je la connaissais un peu, j'aimais ses romans, surtout le premier. Lors de la passation de pouvoir, je l'avais aidée. Mais un an après, elle fait montre d'une approche totalement dogmatique de la Culture.

Son principal problème resterait cependant le président de la République lui-même qui, aux yeux de Frédéric Mitterrand, "ne s'intéresse pas à la Culture" :

Ce n'est pas dans son ADN.

L'ancien ministre n'a pas supporté les nombreux remplacements opérés depuis son départ, comme le limogeage du directeur du Centre national du livre, celui du Centre national du cinéma, la démission "forcée" de l'ancien directeur du Musée Guimet ou encore le non renouvellement du mandat du directeur du Centre dramatique national de Montpellier.

Frédéric Mitterrand y voit pour certains des évictions "purement politiques" :

Il y a quelque chose de systématique dans les remplacements, ce qui n'est pas bien.

Du rab sur le Lab

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