Après le ministre de l'Intérieur, c'est le ministre des Affaires Étrangères qui a du courrier en provenance de Bayonne. Colette Capdevielle et Sylviane Alaux, les deux députées socialistes des Pyrénées-Atlantiques ont écrit jeudi 8 novembre à Laurent Fabius pour attirer son attention sur le cas Aurore Martin.
La remise à l'Espagne de la militante basque, arrêtée le 1er novembre à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), en vertu d'un mandat d'arrêt européen "pose plusieurs problèmes juridiques, notamment le non-respect de décisions judiciaires françaises par l’Etat espagnol"écrivent les députées.
Les élues relaient ainsi auprès du Quai d'Orsay un argument de Amaia Rekalde, l'avocate française d'Aurore Martin, qui, comme l'écrit Sud Ouest estime que la justice espagnole fait une "négligence" en faisant figurer sur l'acte d'accusation justifiant l'emprisonnement d'Aurore Martin des réunions militantes basques à Bayonne et Ustaritz en 2006 et 2007.
Or, en novembre 2010, le mandat d'arrêt européen (MAE) émis par l'Espagne contre Aurore Martin avait été retoqué par la cour d'appel de Pau. Sa mise en œuvre n'étant dès lors autorisée qu'à la seule condition d'exclure du champ d'application du MAE ces faits commis légalement sur le territoire français.
Interrogée par Le Lab, Colette Capdevielle, avocate de profession, s'insurge :
Il n'est pas possible qu'Aurore Martin soit mise en examen en Espagne pour des faits qui ne sont pas retenus par la France.
C'est un abus de confiance de l'Espagne qui avait dit qu'elle ne reprendrait pas dans son acte d'accusation contre Aurore Martin des faits annulés par la justice française.
La confiance mutuelle est rompue entre la France et l'Espagne.
Colette Capdevielle demande donc à Laurent Fabius en conclusion de sa lettre, co-signée par Sylviane Alaux, "de rappeler aux autorités espagnoles, le strict respect des décisions judiciaires françaises, en [sa] qualité de Ministre des Affaires Etrangères".
Voici la lettre à Laurent Fabius en intégralité :
Sauf que pour l'instant, malgré son intense mobilisation en faveur d'Aurore Martin, Colette Capdevielle explique au Lab n'avoir "aucune information sur son arrestation et aucun retour des ministères."
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Le 30 octobre, les deux députées socialistes basques signaient une autre lettre ouverte, très énervées contre Manuel Valls, après une interview du ministre de l'Intérieur fermant la porte à un éventuel département Pays Basque.