Bataille à l'UMP : Copé, Fillon, non-alignés, fédérations ... qui demande quoi ?

Publié à 13h20, le 29 novembre 2012 , Modifié à 16h55, le 29 novembre 2012

Bataille à l'UMP : Copé, Fillon, non-alignés, fédérations ... qui demande quoi ?

#POINTUMP - Après onze jours de médiatisation permanente de la bataille à l'UMP, ce jeudi 29 novembre est marqué par une discrétion soudaine des camps Fillon et Copé. Les "non-alignés", eux, s'activent. Face aux deux camps, Le Lab a identifié quatre groupes oeuvrant chacun pour la réconciliation ... et demandant peu ou prou la même chose.

Alors, où en est-on ? Et qui demande quoi ? On fait la récap'

 

> Copé et Fillon : les négociations bloquées

(Maxppp)

A 13h ce 29 novembre, les négociations sont en suspens. Le 28 novembre, Jean-François Copé a lancé un ultimatum à François Fillon : dissous ton groupe parlementaire (RUMP) avant 15h ou j'arrête de discuter. Ce que l'ancien Premier ministre a refusé. Résultat, mercredi dans l'après-midi, la team Copé a annoncé la fin des négociations.

Ne voulant pas apparaitre comme le camp du blocage, l'équipe Fillon vient de lancer une nouvelle offre ce jeudi à 13h : "la mise en place immédiate d'un groupe de travail  établissant les conditions d'une nouvelle consultation des adhérents". Il ne précise pas s'il est prêt à dissoudre au même moment son groupe parlementaire, préalable indispensable aux yeux du camp adverse.

> Les "non-alignés" en profitent

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 (Maxppp)

Au milieu du conflit Copé/Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire - candidats à la candidature qui n'ont pas obtenu leurs parrainages - sont devenus depuis le 26 novembre les porte-voix des "non-alignés" : 71 députés qui "appellent à l'unité" de l'UMP. [Notons que, comme le souligne La Croix, la majorité de ces non-alignés ont pris parti durant la campagne pour un des candidats. Seuls 33 sont réellement "neutres".

Leur idée : François Fillon doit dissoudre son groupe parlementaire et, simultanément, l'UMP doit mettre en place son "comité des sages" - prévu dans les statuts - pour définir les conditions d'un référendum. [>> Plus de détails sur ces sages de l'UMP ici]  Ce qui donne dans la bouche de Bruno Le Maire ce 29 novembre sur Europe 1 :

Le processus qui permet de régler la crise, il est sur la table : il faut que chacun fasse un pas vers l’autre, que Jean-François Copé accepte une commission indépendante, qui réfléchirait à un nouveau vote ou à un référendum, et que François Fillon accepte de renoncer à son groupe.

En diplomatie, c’est toute la difficulté : qui fait le premier pas ? Je souhaite que tous les deux passent le premier pas.

Selon les informations du Figaro, certains parmi le groupe des "non-alignés" envisagerait de créer un "troisième groupe" pour faire pression sur les deux protagonistes de l'histoire. Information aussitôt démentie par NKM et Bruno Le Maire : "Le collectif des non-alignés a un seul objectif : revoter pour éviter la scission".

> Des fillonistes et copéistes cherchent (aussi) la médiation

Pour compliquer encore un peu plus la situation, certains soutiens revendiqués de François Fillon et Jean-François Copé cherchent eux aussi un compromis.

 

C'est le cas de Christian Jacob, le président du groupe UMP à l'Assemblée qui tente d'empêcher la fuite des parlementaires. Mercredi, il a envoyé une lettreà ses ouailles pour lancer sa solution. Elle est sensiblement identique à celle des non-alignés : la mise en place d'une "commission paritaire indépendante" pour organiser un référendum ET la fin du RUMP.

 

(image BFMTV)

Chez les fillonistes, c'est David Douillet qui se montre. Le 26 novembre, le député a signé un communiqué avec le copéiste Marc Le Fur contre la scission de son parti. Ce jeudi, sur BFMTV, il annonce une "médiation dans la journée" et lance une solution mystère:

Si ça ne marche, il y a encore une autre solution. Je ne peux pas vous la dire, on la vérifie juridiquement si elle fonctionne on la mettra en place. Ce n’est pas une solution juridique mais juridiquement on veut savoir si ca tient.

[Edit 16h00] David Douillet a précisé sa pensée dans un communiqué. Il souhaite que la Commission des sages prévue dans les statuts de l'UMP se réunisse pour sortir le mouvement de la crise. Soit précisément l'idée de NKM et Bruno Le Maire.

L'occasion de se pencher sur cette commission. Selon l'article 36 des statuts :

La commission examine tous les cas où un élu de l’Union est mis en cause dans son honneur et son intégrité. Elle connaît de tout manquement à la déontologie.

Elle doit être composée des "anciens présidents et secrétaires généraux de l’Union" des "présidents des anciens partis politiques représentés à l’Union" et de "huit personnalités choisies par les groupes parlementaires pour leur ancienneté". En théorie, Nicolas Sarkozy pourrait en faire partie.

Cette commission une fois réunie pourrait décider de la marche à suivre, chapoter elle-même une nouvelle élection ou décider de la placer sous l'autorité d'une autre instance (par exemple une commission pariaire créée à cet effet).

MAIS seul le bureau politique peut décider de réunir cette commission. Il revient donc à Jean-François Copé de l'insrire à l'ordre du jour du prochain bureau.

> "La révolte de la base contre la guerre des chefs"

Ce sont les petites nouvelles de la bataille : les fédérations. C'est le député du territoire de Belfort Damien Meslot qui l'assure : "La base est en train de se révolter contre la guerre des chefs (...) On ne veut entendre parler ni de Copé ni de Fillon mais d'une UMP unie !"

Six fédérations UMP de l'est de la France - soit quelque 15.000 militants - demandent eux aussi le recours à la "Commission des sages" pour superviser l'organisation d'une nouvelle élection.

> Les sénateurs UMP demandent un nouveau scrutin

Le 28 novembre, les sénateurs ont eu aussi décidé de se prononcer. Ils ont adopté à main levée une motion pour demander l'organisation d'un nouveau scrutin "dans un délai de trois mois et dans des conditions incontestables".

Le vote s'est passé sans encombre puisque les fillonistes sont majoritaires au Sénat et que les copéistes se sont abstenus.

>> Ces différents groupes ont symboliquement jusqu'au 4 décembre pour se faire entendre. Ce jour-là, un mardi, le RUMP pourra poser ses premières questions au gouvernement à l'Assemblée et ainsi être séparé officiellement (répartition du temps de parole, sièges dans l'hémicycle, bureaux ...) de l'UMP.

Du rab sur le Lab

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