Donnera ? Donnera pas ? Au l’approche du premier tour, François Bayrou entretient le flou sur une éventuelle consigne de vote pour le second tour, au cas où il ne serait pas qualifié.
Alors qu'en juillet 2011, il indiquait avoir l’intention de livrer "un choix clair" pour le second tour de 2012, rapporte leJDD.fr, dans l'interview accordée à Libération, le 11 avril, il n'infirme ni ne confirme. "Il y aura recomposition dans les deux camps quel que soit le vainqueur [du 1er tour, ndlr]. Les deux camps vont être soumis au couperet de la réalité", explique-t-il.
Et de reconnaitre avoir "beaucoup parlé avec Hollande [...] il y a un an" .
Bayrou entretient le mystère sur son choix du second tour
Sur liberation.fr
Quant à François Hollande, j'ai cru, il y a un an, qu’il entrait - j'ai beaucoup parlé avec lui - dans cette campagne avec une vision de l'avenir qui ressemblait à la mienne [...]
Dans son interview accordée à Libération, et publiée mercredi 11 avril (lien payant), François Bayrou, explique avoir partagé avec le candidat socialiste, à un moment donné, une vision de l’avenir similaire.
Sans doute cette vision commune l’avait-elle conduit à déclarer, en marge d'un rassemblement, en juillet 2011, qu'il avait bien l'intention de donner "un choix clair" pour le second tour, relate lejdd.fr.
En avril 2012, toutefois, les choses sont moins claires. Interrogé par Libération, mercredi 11 avril, il se refuse à trancher entre les deux candidats, dans une formule pour le moins alambiquée :
Libération : Donnerez-vous une consigne de vote pour le second tour ?
François Bayrou : Je vais vous dire quelquechose : il y aura recomposition dans les deux camps quel que soit le vainqueur. Les deux camps vont être soumis au couperet de la réalité.
Je peux simplement dire que je prendrai mes responsabilités [...]
Libération : Voter blanc, c'est prendre ses responsabilités ?
François Bayrou : Je n'ai pas dit cela [...]
D’où vient ce flou ? Le couac de François Hollande sur les postes d'enseignants semble avoir déçu le candidat Modem :
Au cours de la primaire, il a fait son annonce de 60.000 postes d’enseignants supplémentaires. C’est un marqueur. Avant, il défendait la même thèse que la mienne, c’est-à-dire "je maintiens les postes existants".
Mais il s’est laissé entrainer dans cette surrenchère. Et il y a dix exemples dans son programme [...]
Quelques paragraphes plus loin, le candidat Modem loue, à l'inverse, plusieurs décisions de Nicolas Sarkozy :
Oui, je pense que l'auto-entreprise était une idée juste. Son ralliement à la règle d'or était réaliste, même s'il ne l'a pas proposé ou présenté.
Sa réponse à la première crise économique, la crise bancaire, où il a rallié les positions de Gordon brown après avoir hésité, c'était juste.
Il réfute d'être dans "une manoeuvre politique" qui lui "permettrait d'être dans une majorité" :
J'ai l'intention de garder ma liberté de manière à pouvoir organiser cette force politique que je crois nécéssaire pour la France.
Pourquoi il ne doit pas choisir
Sur lelab.europe1.fr
Pas Mélenchon-compatible, report de voix trop partagé ou parcequ'il a échangé trop de coups avec Nicolas Sarkozy, dans un article du 5 avril, Le Lab expliquait pourquoi Bayrou ne devait pas choisir.