#GRANDREMPLACEMENT - Jean-Luc Mélenchon en rêvait à voix haute. Emmanuel Macron y pensait aussi, sans le formuler de la même manière. Mais tous deux ont voulu, et eu, la peau du Parti socialiste lors des scrutins présidentiel et législatifs de 2017. C’est aussi la conclusion que tire Benoît Hamon, candidat du PS au premier tour de la présidentielle, échoué aux alentours de 6%.
Sur France Inter ce lundi 26 juin, Benoît Hamon, qui s’apprête à lancer son mouvement politique le 1er juillet, se dit conscient des divergences qui existent au sein du PS entre son aile droite pro-Macron et son aile gauche qui veut s’inscrire dans l’opposition à la majorité LREM.
Et après les défaites historiques du PS aux élections en 2017, Benoît Hamon plaide pour une analyse profonde de la crise du Parti socialiste qu’il estime "remplacé" à la fois par sa droite et par sa gauche. "Je ne crois pas que l’on soit dans une défaite qui soit de la même nature que 1993", quand une cinquantaine de députés PS avaient retrouvé l’Assemblée nationale après une sévère défaite aux législatives. Cette année, ils sont une trentaine à peine. Benoît Hamon poursuit :
"En 1993 nous subissons un échec, nous pouvons espérer ensuite que le pouvoir nous revienne par un effet balancier. Là, je considère que nous avons été remplacés. Ce qui est totalement différent dans la nature de cette défaite. Beaucoup d’électeurs ont pris l’habitude de ne plus voter pour nous, depuis les municipales, qu’ils se sont portés soit sur Emmanuel Macron, soit sur Jean-Luc Mélenchon.
"
S’il veut "régénérer" le socialisme, et pas forcément le parti, Benoît Hamon veut "qu’on plonge nos réflexions dans les racines du problème" afin que le PS ne devienne pas une simple force d’appoint à Emmanuel Macron, "un supplétif". Il ajoute :
"Je n’aspire pas à continuer à militer dans un parti où un seul objectif... que les radicaux de gauche ne le prennent pas mal, si c’est pour faire le PRG d’Emmanuel Macron, ça ne m’intéresse pas. Le PRG qui a longtemps été un allié du PS. Je n’ai pas envie que nous jouions les supplétifs d’autres forces politiques.
"
Est-ce à dire qu’il a tourné la page de la rue de Solférino, ce que pourrait laisser penser sa désertion du conseil national du PS pour s’afficher à la marche des fiertés ? Il assure que non. "Je ne me fiche absolument pas de ce qui passe à l’intérieur du PS", affirme Benoît Hamon qui reconnaît avoir préféré "être au cœur d’un grand rassemblement, la marche des fiertés, où on pose des revendications sociales, où un mouvement citoyen s’organise". Car, dit-il, "le socialisme ne se résume pas à un parti politique".