Bernard Cazeneuve conseille à ses collègues ministres d'oublier leur égo (x3)

Publié à 10h00, le 01 octobre 2013 , Modifié à 10h00, le 01 octobre 2013

Bernard Cazeneuve conseille à ses collègues ministres d'oublier leur égo (x3)
Bernard Cazeneuve sur BFMTV le 1er octobre 2013 (images BFMTV)

LE GRAND SAGE - Il a été porte-parole de François Hollande durant la campagne, et cela se ressent toujours. Ce 1er octobre sur BFMTV, et alors que les ministres se déchirent sur la question des Roms, Bernard Cazeneuve leur a demandé d'arrêter le "narcissisme" et de se "concentrer sur [leurs] objectifs". Un petit conseil que l'actuel ministre délégué au Budget a l'habitude de prodiguer ... à chaque crise gouvernementale.

Ce mardi, en pleine confrontation entre les ministres pro-Valls et les pro-Duflot sur le dossier Roms, Bernard-Le-Grand-Sage fait son grand retour :

Cela suppose que chaque ministre s’efface devant la responsabilité qu’il exerce. Ce que nous sommes individuellement, nous les ministres, est moins important que la fonction qui nous a été confiée. (...)

Tout ce que nous faisons pour redresser le pays est plus important que ce que nous sommes. Nous devons nous concentrer sur nos objectifs et oublier la dimension parfois narcissisante (sic) de la vie politique.

Sans jamais accepter de citer un seul ministre, Bernard Cazeneuve enchaîne :

Par ailleurs, le président nous a nommés pour que nous l’aidions, il ne nous a pas nommés pour que nous lui compliquions la tâche.

Et se pose en ministre modèle :

Moi je ne dis pas au président de la République ce qu’il doit faire, c’est le président de la République qui indique à ses ministres la direction et ses ministres loyalement l’appliquent.

Ministre modèle donc, mais aussi ministre constant. Tellement constant qu'il se répète un chouilla.

En avril 2013, et alors que certains ministres [Arnaud Montebourg, Cécile Duflot et Benoît Hamon] font entendre leur voix pour refuser la politique d'austérité, Bernard-Le-Grand-Sage conseille, dans les mêmes termes :

Je pense que lorsqu’on est investi d’une responsabilité ministérielle dans ce contexte de crise, il faut qu’on ait à l’esprit chaque jour que ce que nous sommes est infiniment moins important que la mission qui nous a été confiée.

Et qu’il ne serait pas mauvais que nos petites personnes s’effacent parfois devant la mission qui nous a été confiée.

En tout cas, c’est ma déontologie de l’action publique. Je pense que les Français n’attendent pas des manifestations de narcissisme, ils n’attendent pas des états d’âme mais des états de service.

Encore quelques mois plus tôt, en septembre 2012, il ne dit pas autre chose en pleines tensions entre Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg au sujet de la banque Lazard. Bernard Cazeneuve, alors ministre des Affaires européennes, dégaine alors :

Ce que nous sommes individuellement est moins important que ce pourquoi nous avons été élus. La politique ne peut pas être un exercice narcissisant dans la crise.

Nous ne pouvons pas nous regarder dans la politique avec la satisfaction que nous avons d’exercer des responsabilités.

En prenant soin à chaque fois de ne pas nommer les "Narcisse", Bernard Cazeneuve se donne l'image du ministre "au-dessus de la mêlée", hors couacs, polémiques et autres joies politiciennes.

Du rab sur le Lab

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