Bernard Cazeneuve conseille aux ministres qui font entendre leur petite musique d'arrêter le "narcissisme"

Publié à 11h28, le 30 avril 2013 , Modifié à 11h28, le 30 avril 2013

Bernard Cazeneuve conseille aux ministres qui font entendre leur petite musique d'arrêter le "narcissisme"
Bernard Cazeneuve sur Radio classique le 30 avril 2013 (image Radio classique)

PAN SUR LE BEC - Bernard Cazeneuve en a assez des ministres qui, par "narcissime", font entendre leur petite musique sur la politique du gouvernement ... alors que, sur le fond, rien ne les y oppose.

Invité de Radio classique ce 30 avril, le ministre délégué au Budget est d'abord interrogé sur les propos tenus par son collègue Arnaud Montebourg dans Le Point. Au moment où le Parti socialiste prône la "confrontation" avec l'Allemagne et où le gouvernement s'oppose à ce terme, le ministre du Redressement productif poursuit dans le champ lexical de l'affrontement en déclarant :

Il faut ouvrir les hostilités avec l'Union européenne. Moi, je conseillerais au président de la République de faire une tournée européenne fracassante. Il faut toréer l'Union européenne.

S'il prend soin de préciser qu'il ne voudrait pas "d'un gouvernement où il n'y aurait que des ministres disant la même chose, sur le même ton", Bernard Cazeneuve conseille à Arnaud Montebourg de changer de "vocabulaire" :

Il faut vraiment que nous comprenions que si nous voulons atteindre l’objectif de la réorientation de l’Europe, il faut changer de vocabulaire. Ce vocabulaire là aboutit à l’exact contraire de ce à quoi on prétend. La réorientation de l’Europe se fait dans un climat de confiance, dans la crédibilité.

J'ai dis à Arnaud Montebourg (...) que je pense que ce type de propos ne sont pas des propos qui aident à la réorientation.

Interrogé dans un second temps sur les différents discours des ministres concernant la politique d'austérité (Arnaud Montebourg mais aussi Benoït Hamon et Cécile Duflot l'ayant remise en cause ces dernières semaines), Bernard Cazeneuve répond "narcissisme".

Pour lui, rien de politique n'oppose les différents ministres sur le fond. Les petites musiques des uns et des autres ne sont que des "postures" :

C’est surtout un faux débat. Parmi les ministres qui, comme moi, souhaitent que nous maintenions notre trajectoire de rétablissement des comptes (…) vous ne trouverez pas un ministre pas désireux de ne pas réorienter l’Europe vers la croissance.

Et parmi les ministres qui souhaitent la réorientation de l’Europe vers davantage de croissance, vous n’en trouverez pas un qui préconise qu’on abandonne la stratégie de redressement.

Il y a dans tous ceux-là beaucoup de postures, beaucoup de manifestations narcissiques et beaucoup moins de politique qu’on ne le pense.

Le ministre y va ensuite de son conseil :

Je pense que lorsqu’on est investi d’une responsabilité ministérielle dans ce contexte de crise, il faut qu’on ait à l’esprit chaque jour que ce que nous sommes est infiniment moins important que la mission qui nous a été confiée.

Et qu’il ne serait pas mauvais que nos petites personnes s’effacent parfois devant la mission qui nous a été confiée.

En tout cas, c’est ma déontologie de l’action publique. Je pense que les Français n’attendent pas des manifestations de narcissisme, ils n’attendent pas des états d’âme mais des états de service.

Du rab sur le Lab

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