Bernard Debré estime que Jean-François Copé a "arrangé le vote"

Publié à 10h14, le 20 novembre 2012 , Modifié à 10h14, le 20 novembre 2012

Bernard Debré estime que Jean-François Copé a "arrangé le vote"
Bernard Debré sur BFMTV le 20 novembre 2012 (capture d'écran)

Est-ce que Jean-François Copé a triché ? La question est posée frontalement à Bernard Debré, soutien de François Fillon [et venu remplacer Valérie Pécresse après son annulation de dernière minute ], ce 20 novembre sur BFMTV et RMC. Et même s'il ne veut pas l'affirmer clairement, le député de Paris estime que Jean-François Copé, en tant que secrétaire général du parti au moment de l'élection, a "arrangé le vote".

"Est-ce qu'il a triché ?", lui demande Jean-Jacques Bourdin. Réponse de Bernard Debré :

"

Je ne crois pas que ce soit le problème. Ségolène Royal a dit que quand on avait le parti, on gagnait.

"

La référence est lourde de sens : le 19 novembre, parlant de Jean-François Copé,; Ségolène Royal a estimé dans Sud-Ouest qu'il était "toujours plus facile d'arranger les résultats quand on tient les rênes de l'appareil". Le tout en référence à sa défaite contre Martine Aubry en 2008.

Alors, Jean-François Copé a-t-il "arrangé les résultats" à sa convenance? La formule de Ségolène Royal est atténuée par Bernard Debré qui préfère parler d'"arrangement du vote" :

"

Oui, ça veut dire qu’on arrange le vote [quand on tient le parti]. Quand on est à la tête d’un parti, c’est beaucoup plus facile de savoir à qui envoyer les procurations ... Bien, c’est comme ça !

"

Le député préfère ne pas s'étaler sur ces accusations à demi-mot et assure que, quels que soient les "arrangements", "la commission a repris la totalité des départements" et que Jean-François Copé "est le président élu".

Quelques minutes avant, Bernard Debré a également estimé que le candidat Copé avait réalisé un "coup de poker" en annonçant sa victoire avant les résultats définitifs de la Cocoe :

"

Il ne savait pas [qu'il avait gagné, ndlr] !

La preuve, il annoncé sa victoire avec mille et quelque voix d’avance et là, ce n’est plus que 98. Vous avez bien vu que c’était aussi un petit coup de bluff!

Il y a eu raison car c’est 98 voix de plus mais ça aurait pu être aussi 98 voix de moins.

C’était un coup de poker, une volonté de pousser un peu sur la chance, sur l’obligation qu’on avait tous de dire: "S’il le dit, c’est vraisemblable".

"

Autre moment fort de l'interview, Bernard Debré a assuré que, pour obtenir le rassemblement de l'UMP, Jean-François Copé devait concrètement "ouvrir ses bras " en "fusionnant les deux listes" :

"

Je lui dis : prend Valérie Pécresse comme secrétaire générale du parti, demande à Michèle Tabarot de s’effacer. Sinon, l’UMP retrouvera son unité plus difficilement.

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus